Elections 2017 en RDC : l’OIF y croit encore !
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Convaincue qu’il encore possible d’organiser les élections dans ce vaste pays d’ici décembre 2017, l’Organisation Internationale de la Francophonie appelle à la publication rapide d’un calendrier électoral et à l’enrôlement des électeurs au Kasaï
L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a rendu ses conclusions sur l’évaluation du processus électoral en République Démocratique du Congo le vendredi 7 juillet dernier, à son siège de Paris. Ces conclusions relèvent notamment les retards accumulés par la RDC dans l’organisation des scrutins et recommandent une série d’actions comme étendre l’enrôlement à l’ensemble du territoire congolais et publier rapidement un calendrier électoral.
Pour l’OIF qui est convaincue qu’il est encore possible pour la RD Congod’organiser les élections attendues (présidentielles et législatives) d’ici la fin de l’année en cours, l’Organisation appelle à l’enrôlement des électeurs au Grand-Kasaï. Cette région du centre du pays, on le sait, est secouée par des violences depuis un an, ayant provoqué la suspension du processus d’inscription des électeurs.
Telle est la première urgence pour les experts de la Francophonie. Car, pour eux, faire l’impasse sur le Kasaï, espace comptant près de 8 % de la population d’électeurs, c’est prendre le risque d’élections non inclusives, ce qui menace de retarder l’élaboration du calendrier électoral.
Autre pierre d’achoppement, selon les experts de l’OIF, les retards pris dans l’adoption des lois nécessaires à l’organisation des scrutins. Il s’agit par exemple de la loi sur la répartition des sièges pour les législatives, qui n’a toujours pas été adoptée. Il y a aussi celle portant sur la mise sur pied du Comité National de Suivi de l’Accord (CNSA). Un retard législatif qui retarde tout le reste.
Engouement des citoyens Congolais pour l’enrôlement, réticence des politiciens
Les experts de l’OIF affirment que si la population congolaise montre un engouement certain pour que les élections soient organisées(en atteste le nombre de personnes se faisant enrôler), il faut cependant regretter le peu d’empressement affiché par la classe politique.
Les experts de l’OIF citent en exemple le fait que très peu d’observateurs ont été déployés dans les centres d’enrôlement des électeurs : environ 1 pour 114, seulement, selon le rapport. Pour appel, ces observateurs devaient être envoyés par les différents partis politiques et les organisations de la société. Les experts de l’OIF expliquent cette absence par l’alourdissement de la procédure d’inscription, avec entre autres, la nécessité pour les observateurs de fournir un extrait de casier judiciaire.
La CENI interpellée
Malgré tous ces défis, l’Organisation de la francophonie ne conclut pas à l’impossibilité de tenir les élections d’ici décembre 2017 comme convenu dans l’Accord du 31 décembre 2016. C’est pourquoi l’OIF exhorte la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à prendre rapidement des mesures pour remédier à cette situation.
Ont pris part à cette réunion organisée dans le cadre du Groupe International de Contact (GIC) sur la région des Grands Lacs, plusieurs délégations venant de la Belgique, de la Suède, de la France, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de l’Allemagne, des Etats-Unis d’Amérique, de l’Angola, de l’Afrique du Sud, des Nations–unies et de l’Union européenne.
La rencontre s’est tenue en présence du Vice-premier ministre, Ministre des Affaires étrangères et de l’intégration régionale, M. Leonard She Okitundu, ainsi que du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo.
Pour rappel, la mission des experts de l’OIF avait eu à se pencher sur le processus électoral en RDC à la demande de la CENI. Et elle avait fait la restitution publique de son rapport final le 29 mai 2017 à Kinshasa. Quant aux conclusions que l’OIF vient de faire, elles portent sur l’évaluation dudit processus.
Par YHR