La Société Ami Congo d’Investissements Miniers (SACIM) a posé ses pénates, depuis le 14 décembre 2014, dans le secteur de Movo-Nkatshia, territoire de Miabi, Province du Kasaï Oriental. C’était à l’occasion d’une cérémonie grandiose sous les auspices du Chef de l’Etat Joseph Kabila, présent sur les lieux, pour la pose de la première pierre de construction du barrage hydro-électrique Movo Nkatshia érigé sur la rivière du même nom, dans le groupement des Bashingala.

Si cette implantation a été applaudie par les ayants droits riverains, cependant, près de trois ans après, la contribution sociale de la SACIM au développement laisse à désirer. Ce, en dépit de nombreuses promesses faites de construction des écoles, hôpitaux et centres de santé.

De retour à Kinshasa après un court séjour sur la terre de ses ancêtres, Pierre Ntumba Kaboto, l’un des fils du terroir, dresse un constat amer. Il fustige le déséquilibre disproportionné dans la réalisation des travaux de projet de développement dans certains groupements au détriment d’autres.

Il ne s’agit ni plus ni moins d’une gabegie. Aucune action à impact visible dans le sens de l’amélioration les conditions sociales des communautés locales du groupement des Bashingala, fonds sur lequel est érigé le barrage de Movo-Nkatshia. Pas une seule infrastructure scolaire ni sanitaire. Qui plus est, SACIM n’a jamais compensé la démolition de l’unique pont jeté sur la rivière Movo. Ce qui contraint des communautés locales à parcourir des longues distances.

Quelle n’a pas été sa peine de constater, un soir, en visite de courtoisie auprès de son chef de groupement des Bashingala que la localité de Tshibue, siège de la SACIM, rayonne du fait de ce barrage pendant que la concession de ce dernier, entendez par là, le chef du groupement des Bashingala, était plongée dans le noir ! « Ce sont des tiers complètement étrangers à ce barrage qui en tirent les bénéfices », soutient PNK.

Gabegie et traitement de faveur

Pour preuve, le notable fait mention de la longueur d’avance dans le secteur de Kakangayi qui, à lui seul, abrite quatre forages d’eau, une école et un centre de santé, de même que le groupement de Bena Tshimungu. Sur la liste de prochains bénéficiaires dans l’agenda de SACIM, figurent le centre-ville de Boya, dans le groupement de Bena Mukendi, la localité de Dibungi dans le groupement Bayombo, toujours dans le secteur Kakangayi, et le groupement  de Tshilumba Mukulu.

Difficile de déterminer la nature juridique de cette entité privilégiée par SACIM.

Par LM