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Kasaï-Oriental : Halte au syndrome « Kamwina Nsapu » dans le groupement Bashingala

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Kasaï-Oriental : Halte au syndrome « Kamwina Nsapu » dans le groupement Bashingala

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Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dit-on. Quand on sait que dans le Kasaï central voisin, c’est le tripatouillage orchestré à dessein par le politique dans la désignation d’un chef coutumier au mépris des us et coutumes qui a embrasé toute une région et dont les séquelles hantent encore les esprits des Congolais, il urge que le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, saisisse le taureau par ses cornes en prenant un Arrêté de reconnaissance officielle du chef légitime du groupement Bashingala. L’expérience de la surimposition autoritaire d’une nouvelle légitimité et d’une nouvelle structure d’autorité sur l’organisation sociale indigène a démontré ses limites au Kasaï-Central.

Chapeau bas au Vpm Ramazani Shadary qui a rendu à l’autorité coutumière ses lettres de noblesse en accédant à la requête de l’exhumation, la remise des restes du corps de feu Kamwina Nsapu, (titre honorifique du chef coutumier des Bajila Kasanga), de son vrai nom Jean-Pierre Mpandi, tué lors d’une opération des forces de sécurité le 12 août 2016 au Kasaï Central, à sa famille pour une sépulture dans le strict respect des rites consacrés et la reconnaissance d’un nouveau chef issu de la famille régnante.

Le groupement Bashingala, l’une des entités territoriales déconcentrées de la Province du Kasaï Oriental, situé dans le secteur de Movo-Nkatshia, dans le territoire de Miabi, actuellement dirigé par un chef légitime désigné mais dont la reconnaissance officielle se fait toujours attendre, fait face à un bicéphalisme du simple fait de l’entêtement d’un usurpateur du pouvoir.

Depuis 25 ans, confie une notabilité basée à Kinshasa, ce groupement a toujours sombré dans un désordre et une confusion sans précédent, avec, en toile de fond, la course au pouvoir. Au point qu’aucun des usurpateurs du pouvoir n’a survécu.

En droit coutumier, la désignation d’une autorité coutumière ne relève pas de la compétence de l’autorité politico-administrative, mais plutôt de la famille régnante, mieux encore, de son clan. Le politique n’intervient que pour sa reconnaissance. Point barre.

C’est ainsi que depuis le 21 novembre 2013, devant toute la notabilité et tous les chefs des villages constituant le groupement,  prenant la mesure de la situation et en respectant la dernière volonté de feu son père, Mubanga Wa Kamangu, chef de ce groupement, Ilunga Kumanda Ntalaja, a conféré le bâton de commandement du groupement Bashingala à Kabongo Mutapa Buanga. L’acte de désignation de ce dernier a même été certifié par le notaire de la Ville de Mbuji-Mayi.

Le pouvoir pour le pouvoir

Alors qu’on croyait cette querelle définitivement réglée, avec cette désignation, David Mukendi Mulonza surgît, prétendant occuper les fonctions de chef de groupement Bashingala au travers des échanges épistolaires adressés à l’autorité provinciale, Alphonse Ngoyi Kasanji. Au nom de quelle logique et en vertu de quel principe peut-il s’arroger ce droit ?

Mal lui en prit lorsqu’en bon père de famille, saisi de cette situation qui risquait de saper l’ordre public dans son entité territoriale, le n°1 de la province a diligenté une enquête. Se transportant sur place, l’enquête a associé tous les membres de la famille régnante, tous les notables attitrés du groupement qui, tous, ont porté leur choix sur l’actuel chef de groupement, Kabongo Mutapa Buanga. Mukendi Mulonza David, le chef de fait n’ayant pas été plébiscité. Dans son prosélytisme pour conquérir le pouvoir, il ne s’était pas empêché de saper l’honneur du gouverneur de province.

L’implication personnelle du VPM Emmanuel Ramazani Shadary est donc vivement souhaitée pour remettre de l’ordre dans cette partie du pays déjà agitée. L’apaisement des esprits et la quiétude des communautés locales vivant dans ce groupement en dépendent.

Par LM

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