D’après une assertion inspirée des propos de Bart Ouvry : Des manœuvres dilatoires menacent la tenue des élections crédibles en RDC
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Les manœuvres dilatoires entretenues par les détenteurs des rênes du pouvoir en République Démocratique du Congo prouvent à suffisance que les futures élections, même si elles auront lieu au 31 décembre 2017, seront tout aussi entachées d’erreurs et d’irrégularités que celles de novembre 2011.
Cette assertion s’inspire des propos du Chef de la Délégation de l’Union Européenne en RD Congo, lors de la cérémonie de la validation du document de la nouvelle Politique Nationale de Réforme de la Justice (PNRJ), dans la ville de Kinshasa.
A cette occasion, l’ambassadeur Bart Ouvry a souhaité voir les autorités congolaises « réunir urgemment les conditions posées par l’organisation du vieux continent pour poursuivre son appui à tous les acteurs congolaises avec lesquels cette organisation a développé des collaborations fructueuses au cours des années passées pour progresser, malgré les difficultés rencontrées, vers une justice accessible à tous, transparente, impartiale, indépendante, efficace et protective des droits de l’Homme, particulièrement pour les femmes, les enfants et les groupes vulnérables ».
« Le but est de restaurer la confiance des citoyens dans l’appareil judiciaire et au-delà, dans les institutions de la République. Il est essentiel que la lutte contre l’impunité et contre les violations des droits de l’Homme progresse. Dans la perspective des élections dans le cadre fixé par la Constitution, le système judiciaire est appelé à jouer un rôle majeur.
Des élections crédibles dépendront également de la protection de l’exercice de la liberté d’expression, du respect des droits de l’opposition comme ceux de la majorité et bien entendu de l’indépendance et de l’impartialité de la justice », a expliqué le diplomate européen.
En dépit de cette interpellation, les pouvoirs publics ne semblent pas déterminés à accélérer les préparatifs de la tenue des élections crédibles tant attendues par les Congolais et par les partenaires extérieurs du Congo Démocratique.
Ils entretiennent plutôt un climat délétère caractérisé par des tensions, comme le démontrent, d’une part, l’affaire « Thambwe Mwamba contre la Cour Pénale Internationale » (CPI) et, d’autre part, la problématique de l’enquête internationale projetée par les Nations Unies dans l’espace kasaïen, au centre du territoire de la RD Congo, où ont été assassinés deux experts de l’organisation mondiale, sur fond d’un massacre dont l’ampleur reste à déterminer, ainsi que les sanctions contre les dirigeants congolais.
Cet imbroglio se passe au moment où l’UE souhaite voir les hommes et femmes au pouvoir œuvrer dans le sens de réunir les conditions qu’elle a posées en vue d’une meilleure collaboration pour accélérer la réforme du système judiciaire congolais dans la perspective des élections crédibles.
Sur le plan international, la crédibilité de ces scrutins, voire même leur tenue, demeure tout aussi hypothétique que la confiance des citoyens que l’UE entend restaurer dans l’appareil judiciaire en particulier, et dans tous les secteurs de l’appareil étatique en général, s’éloigne chaque jour dans un contexte socioéconomique miné par les affres d’une crise insupportable, générée notamment par la dévaluation vertigineuse de la monnaie locale face à la devise américaine.
Pour résoudre cette crise, la communauté internationale a intérêt à imposer le respect strict et intégral de la Constitution du 18 février 2006.
Par Marcel Tshishiku