Lors de sa rencontre avec Zuma en Afrique du Sud : Joseph Kabila commence à parler de son 3ème dialogue
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Un véritable ballon d’essai difficile à séduire face à un environnement désormais déterminé pour l’organisation des élections au plus tard le 31 décembre
Le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, a séjourné du 24 au 25 juin en Afrique du Sud, où il a eu l’occasion de se prononcer sur la situation politique de son pays même si la coopération bilatérale a été le principal point dans le cadre de la 10ème session de la commission mixte RSA-RDC tenue à Prétoria. S’adressant à Jacob Zuma, il a laissé entendre que, «le dialogue demeure permanant en RDC».
Il a indiqué sa détermination d’utiliser ce même moyen en vue d’échanger avec les partis politiques et la société civile pour organiser les élections, même s’il n’a pas été précis sur la date de la tenue de ces échéances électorales prévues, selon «l’Accord politique du 31 décembre 2016», à la fin de 2017.
Joseph Kabila parle du dialogue permanent, alors qu’il sait très bien qu’il lui sera difficile de mettre à nouveau autour de la table des négociations des acteurs politiques de la Majorité présidentielle et ceux de l’opposition , celle qui n’est pas partie prenante au gouvernement, à cause de «l’application à demi-mesure» de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Cette démarche peut être perçue comme un ballon d’essai pour voir si l’opposition va accepter de négocier de nouveau avec le Président Kabila par l’entremise de par sa famille politique.
Les partis politiques de l’opposition, avec l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) en tête, se disent avoir été roulés par le régime de Kinshasa qui au lieu de respecter l’esprit et la lettre de cet accord politique a préféré débaucher des opposants qui se trouvent désormais au service du pouvoir. C’est pour cette raison que l’opposition qui porte l’étiquette de la vraie opposition, demeure catégorique pour ne plus prendre langue avec le régime de Kinshasa qui ne respecte pas ses engagements et par conséquent ne pas jouer au dindon de la farce.
Pour l’heure, beaucoup d’observateurs avertis se posent la question de savoir, si le dialogue permanent auquel Kabila veut recourir va être organisé avec la participation de l’opposition. Surtout quand on considère que la position du Rassemblement, qui à travers une conférence de presse organisée dernièrement par les ténors de G7, a rejeté catégoriquement toute idée d’un troisième dialogue.
Le président de cette méga plateforme, Félix Tshisekedi est allé plus loin pour soutenir que, «Kabila marchera sur son corps pour se maintenir au pouvoir au-delà du 31 décembre 2017». Ainsi, pour le Rassemblement, avec ou sans élection, Joseph Kabila partira du pouvoir!
Au fait, si Kabila avait réussi à se servir de l’Eglise Catholique pour s’assurer de la tenue du dialogue du Centre interdiocésain de Kinshasa, laquelle avait eu le mérite de baisser la tension à l’époque où l’on s’approchait de la fin du deuxième et dernier mandat du Président Kabila en date du 19 décembre 2016, il est inconcevable de se servir de la même CENCO pour réaliser un projet machiavélique.
L’Eglise catholique qui avait qualifié d’entorse l’application fantaisiste de l’Accord du 31 décembre 2016 après la nomination de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre, a invité tout récemment le peuple congolais à se tenir prêt pour prendre son destin en main. Pour l’Eglise catholique, les Congolais doivent sauver le pays après le non respect de l’Accord du 31 décembre 2016, qui prévoit l’organisation des élections, notamment présidentielle, en décembre 2017.
Par LKT