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En renonçant à une enquête internationale sur les violences au Kasaï : Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU met Kinshasa devant ses responsabilités

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En renonçant à une enquête internationale sur les violences au Kasaï : Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU met Kinshasa devant ses responsabilités

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Le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies ne lancera pas une mission d’enquête internationale sur les violences commises au Kasaï, en République Démocratique du Congo, malgré le fait que ces violences ont coûté la vie à plus de trois mille personnes dont deux experts de l’ONU et occasionné environ un million de déplacés internes et externes. Ainsi en a décidé le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU hier à Genève, en Suisse.

On imagine la grande déception des familles des victimes de ces atrocités liées aux affrontements entre miliciens Kamuina Nsapu et l’Armée de la République Démocratique du Congo (FARDC)qui fondaient leurs espoirs sur une enquête internationale pour tirer au clair cette grave affaire et établir les responsabilités.

En décidant finalement de ne pas diligenter une enquête internationale, le Conseil des Droits de l’ONU n’a nullement cédé aux pressions des autorités congolaises. En prenant cette décision, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui ne manque pas d’éléments sur ce qui s’est réellement passé au Kasaï, a sans doute voulu placer le régime Joseph Kabila devant ses responsabilités dans cette grave affaire.

C’est la lecture qu’il convient de faire du retrait par le Conseil des Droits des Droits de l’homme, hier jeudi à Genève, d’un projet de Résolution exigeant une enquête internationale sur les violences qui secouent la région du Kasaï.
Kinshasa doit donc se garder de crier victoire. Car, un autre document sera débattu ce vendredi qui ne prévoit que l’envoi d’une équipe d’experts pour l’établissement des faits dont les  conclusions seront remises aux autorités judiciaires congolaises.

En outre, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme devra présenter, dans un an,  un rapport au Conseil.

 Certes, après la session de mars, Zeid Raad Al-Hussein n’aura pas été entendu pour la seconde fois consécutive sur son appel à des investigations internationales en République démocratique du Congo. Mais, en plaçant les autorités congolaises actuelles devant leurs responsabilités, il n’est pas exclu que l’ONU, dont la présence en RDC est très significative à travers la MONUSCO, soit déjà en possession de suffisamment d’éléments d’informations sur ce qui s’est passé réellement au Kasaï.

Pour rappel, dans le cadre de la manifestation de la vérité, le prince Zeid Raad Al-Hussein avait déployé la semaine dernière une équipe de son bureau pour entendre les réfugiés de la province du Kasaï dans les pays voisins de la RDC.
Et sur base des conclusions obtenues, il a accusé, mardi dernier, les autorités congolaises d’avoir armé une milice à l’origine des attaques ethniques « horribles » dans le Kasaï. Au cours de ces violences, des centaines de civils des communautés Luba et Lulua auraient été tués, brûlés vifs ou mutilés, et enterrés dans des fosses communes.

Pour sa part, l’Eglise catholique congolaise, à travers une note technique publiée par la Nonciature apostolique en RDC, a révélé que près de 3.500 personnes ont été tuées au Kasaï dans les violences opposant depuis septembre 2016 l’armée et une milice locale.

Plus d’1,3 millions de personnes ont été déplacées et 30.000 sont réfugiées suite à ces violences, indique l’ONU.

Par GKM

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