Au cours d’une mission effectuée dans cette province : Des irrégularités criantes décelées par la CNDH dans différents centres pénitenciers du Kongo Central
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Une forte délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) conduite par son Président Mwamba Mushinkonke vient d’effectuer une mission de travail au Kongo Central, plus précisément à Matadi où elle a palpé du doigt les réalités de différents centres pénitenciers de cette partie de la République Démocratique du Congo, en vue de trouver les voies et moyens susceptibles de remédier aux failles constatées.
Partout où cette délégation est passée, le constat a été amer. Au Parquet de Grande Instance de Matadi par exemple, il a été constaté avec amertume que son cachot est dépourvu de douches, tandis que ses toilettes qui sont bouchées depuis des lustres dégagent à longueur des journées des odeurs à la fois suffocantes et nauséabondes ; polluant ainsi tout son environnement devenu source de diverses maladies tant pour la population environnante, les détenus, que pour les agents de ce parquet.
A la Prison centrale du Camp Molayi de Matadi construite depuis 1934 pour une capacité maximum de 150 pensionnaires, la délégation de la CNDH a été sidérée de constater que ce centre pénitencier héberge plus des prisonniers que prévus ; soit 610 au total. Parmi lesquels 147 policiers et militaires confondus, 12 mineurs, 14 femmes, 272 prévenus et 300 condamnés.
Comme s’est souvent le cas dans d’autres prisons du pays, les détenus de la prison centrale du camp Molayi ne mangent pas non plus suffisamment. Selon les informations recueillies sur place la délégation de la CNDH, cette situation serait due à la révision à la baisse de la ration alimentaire des détenus dont l’enveloppe globale a été réduite de 33 à 14 millions de francs congolais, sans pour autant expliquer à la délégation les raisons de cette réduction des fonds. Même les responsables de cette prison n’ont pas pu donner des explications claires autour de cette question qui fait couler beaucoup d’encre et de salive.
En plus, les conditions de détention des pensionnaires de la prison centrale de Matadi laissent aussi à désirer.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’unique centre de santé que compte cette prison ne dispose d’aucun produit pharmaceutique ni d’un médecin. Conséquence : la plupart de détenus de ce centre pénitencier manifestent visiblement des symptômes de tuberculose faute d’une bonne alimentation.
Suite à ce constat, Mwamba Mushinkonke qui a déploré les conditions carcérales des détenus des centres pénitenciers de la province du Kongo Central à partir de ceux qu’il a eus à visiter à Matadi a non seulement tapé du poing sur la table et exigé une amélioration rapide des conditions, mais il a aussi et surtout rappelé tous ceux qui ont la gestion des prisons et autres amigos dans leurs attributions au strict respect des droits des détenus. Les récalcitrants, a-t-il prévenu, seront sévèrement sanctionnés.
Par Dieudonné Muaka Dimbi