Depuis près de trois semaines, les Kinoises et Kinois se rendent dans des centres installés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour une opération de l’enrôlement des électeurs, une étape importante pour l’obtention de la carte d’électeur à double avantage dont le premier est d’avoir accès à un bureau de vote en marge des élections prévues pour la fin de l’année 2017 en cours, et le deuxième avantage est que cette carte d’électeur joue le rôle de pièce d’identité sans laquelle on peut être privé de certains droits. Au départ, cette opération était lancée dans quatre communes pour se poursuivre ensuite dans toutes les autres.

 Mais la manière dont ces opérations se déroulent dans certains bureaux, laisse à désirer et poussent certains observateurs à exprimer leur mécontentement. Ces observateurs avisés estiment que le président de la Ceni pouvait encore revoir les choses avec son équipe et étudier comment améliorer les conditions  de ces opérations d’enrôlement des électeurs dans certains bureaux des centres disséminés à travers la ville en y augmentant d’autres pour permettre à la population de se faire enrôler dans de bonnes conditions.

C’est-à-dire, si réellement les élections vont avoir lieu au mois de décembre prochain, les matériels déployés dans des bureaux doivent être suffisants en tenant compte de cette ville de Kinshasa qui a une forte démographie. Or, depuis que cela a commencé, pour obtenir sa carte, il faut  d’énormes efforts et la patience est la règle d’or. Des demandeurs de cartes passent des journées entières sans être servis. Ceux qui sont hantés par l’esprit de corruption glissent des billets de banque aux policiers commis à la sécurité pour figurer parmi les premiers sur la liste de capture.

Cela crée parfois la confusion et le désordre dans beaucoup de bureaux d’enrôlement. C’est le cas de la commune de Ngaliema et tant d’autres où la population dénonce la manipulation. Dans cette commune, précisément dans un bureau situé au quartier Ngomba Kikusa, non loin de l’Université Pédagogique Nationale (UPN), l’enrôlement qui a débuté le 6 juin en cours pose déjà problème.

 Venus pour se faire enrôler afin d’obtenir des cartes qui leur permettront de remplir leur devoir civique lors des élections prochaines, les habitants de ce quartier dénoncent non seulement la manipulation de la part des agents de l’ordre, mais aussi et surtout l’insuffisance de kits déployés dans ces bureaux.

Il en est de même pour le bureau d’enrôlement situé à la paroisse St Ignace de la Cité Verte où le nombre d’enrôlés par jour est toujours de 35 personnes, et selon les témoins, même si vous obtenez le jeton avant-midi, si ce nombre de personnes a atteint 35, il ne faut attendre que le jour suivant. En dehors de ces raisons avancées, s’ajoute encore le problème lié à la lenteur avec laquelle cette opération se déroule.

Il faut avouer ici que si vous voulez obtenir la carte d’électeur à Kinshasa, il faut annuler d’autres programmes parce que les gens sont obligés d’attendre pendant plusieurs  heures et parfois débout pour attendre leur tour. Ces plaintes reviennent dans tous les bureaux où se fait l’enrôlement des électeurs. La Ceni est donc appelée à décanter rapidement la situation en augmentant les kits dans les centres de Kinshasa.

Par Thony Kambila