Motion de défiance contre le gouverneur du Sud-Kivu , Cishambo vs députés provinciaux : le 2e round attendu
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Le gouverneur de province du Sud Kivu, Marcellin Cishambo, est le nième chef de l’exécutif provincial à être visé par une motion de censure de l’Assemblée Provinciale (AP). Plus d’un gouverneur avant lui, en effet, est passé dans le collimateur de l’AP de sa juridiction. Tous, heureusement ou malheureusement, s’en sont tirés à si bon compte.
L’un des proches du chef de l’Etat, Marcellin Cishambo, pour ne pas le citer, est attendu à l’AP de son ressort pour affronter la motion de censure dressée contre lui pour mauvaise gestion. En Plus de cela, d’interminables va et vient à Kinshasa ont fini par corser les accusations portées contre le gouverneur.
Face à une panoplie de griefs, les députés provinciaux qui n’entendent pas cautionner ce mauvais comportement dans l’administration des affaires publiques provinciales ont décidé de sanctionner le patron de la province. Raison pour laquelle ils ont inscrit cette question à l’ordre du jour le week-end passé. Malheureusement, le quorum nécessaire devant permettre de siéger valablement n’ayant pas été atteint le samedi 17 juin, et faute de présence physique du gouverneur de province qui a préféré prendre l’avion pour Kinshasa plutôt que répondre à l’invitation du président de l’AP.
Cette plénière prévue le week-end a été simplement reportée à une date ultérieure. Marcellin Cishambo justifie cette nième descente à Kinshasa par « des raisons d’Etat ». Le gouverneur avait toutefois pris soin d’adresser une correspondance au président de l’AP quant à ce. Mais le destinataire du courrier s’y était opposé catégoriquement.
Le déplacement du chef de l’exécutif provincial effectué malgré tout dans la capitale congolaise a été perçu par les élus du Sud-Kivu comme étant de l’insoumission, voire de la déconsidération, et pire, un outrage à l’égard de l’organe délibérant. Ce qui pourrait jeter un pavé dans la marre pour empoisonner les rapports déjà mal entretenus entre les deux institutions.
Trafic d’influence
Quoi qu’il en soit, on peut prendre en compte les relations particulières prédominantes entre le chef de l’Etat et l’intéressé. La donne cependant n’est pas une quantité négligeable dans la mesure où elle peut à tout moment intervenir voire influencer les décisions au niveau de l’Assemblée provinciale.
Ainsi donc, quel que soit le grief que l’on peut porter au compte de Marcellin Cishambo, ce dernier dort tranquillement sur ses lauriers. Ne craignant ni le feu, ni la tempête. Abstraction faite au chef de l’Etat, le n°1 de la province du Sud-Kivu dispose en plus d’un autre moyen de défense :
la fameuse Cour constitutionnelle aux arrêts sans appel. Question de saisir la haute instance judiciaire pour voir annulée toute décision. On pourrait conclure dès lors qu’en brandissant une motion de censure contre le gouverneur de province, l’Assemblée provinciale n’a fait que remplir une simple formalité pour montrer à l’opinion qu’elle est sur la brèche.
La démarche cependant fera date dans l’histoire politique de la RDC qui retiendra que des antivaleurs telles l’impunité, la corruption, le laisser-faire, l’impéritie, l’incurie et tant d’autres ont été érigés en mode de gestion à une période donnée. Sans vouloir toutefois précipiter les choses, attendons voir l’examen de ladite motion au cas où aucune entrave telle l’intervention de la police ne viendra empêcher la tenue de la plénière tant attendue par tous.
Par GO