L’information électorale inaccessible en milieu rural : Nangaa interpellé
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L’Ongdh « Licopadel » fait cette interpellation sur base d’une analyse sur l’accessibilité à l’information électorale en milieu rural
La Ligue Congolaise pour la Paix, les Droits de l’Homme et les Elections (Licopadel) recommande à la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) de vulgariser les informations électorales, la Loi Electorale et d’autres textes de base concernant les élections ; de financer ses antennes locales pour organiser les points de presse et les réunions de concertations, en associant les médias en vue d’une large diffusion des lois relatives à l’organisation des élections ; de financer les activités d’éducation civique et électorale des organisations de la société civile du milieu rural ; de mettre à la disposition des ONG des documents d’éducation civique et électorale, des outils de communication de masse, des matériels de sensibilisation électorale, lors de chaque descente le terrain.
La Licopadel a formulé ces recommandations dans un document publié lundi 19 juin dans la ville de Kinshasa, sous le titre « Analyse sur le Degré d’Accessibilité de la Population du Milieu Rural à l’Information Electorale, Cas de la Cité de Kwango, Ville de Kenge, et du Territoire de Sekebanza ». La cérémonie de présentation de ladite Analyse a eu lieu au siège de la Licopadel, sis avenue By-Pass, quartier Salongo, commune de Lemba, en présence des hommes et femmes des médias.
A la même occasion, la LICOPADEL a recommandé à la CENI de mobiliser la population rurale à adhérer au processus électoral ; d’organiser des matinées d’information citoyenne pour expliquer à la population rurale le mode de scrutin et le cadre légal des opérations électorales ; d’informer la population rurale sur les dispositions légales et réglementaires relatives au processus électoral et sensibiliser les femmes pour une participation active au processus électoral.
IT/La Constitution méconnue
Lors des opérations de terrain, les enquêteurs de cette ONGDH ont constaté le manque d’accès de la population aux informations de la République Démocratique du Congo en général ; le manque d’accès de la population du milieu rural à la bonne et vraie information du processus électoral en cours ; le fait que plus de 90% de la population n’ont jamais touché, ni lu la Constitution de la RDC ;
l’inaccessibilité de la population aux textes et lois de base sur les élections en RD Congo ; l’absence de confiance de la population envers leurs gouvernants au niveau provincial et local ; l’ignorance de la population sur les dispositions légales et réglementaires relatives aux opérations préélectorales, électorales et postélectorales ; l’absence des campagnes médiatiques de sensibilisation électorale en milieu rural.
D’autres constats faits par la Licopadel sont le manque de dialogue entre la CENI et les différents acteurs en présence, en l’occurrence les autorités civiles et militaires, les ONG et la population ; la faible vulgarisation de l’information électorale en milieu rural par la Ceni et les organisations de la société civile ; le manque de conscience de la population sur la participation aux différents aspects de la vie sociale et démocratique ;
le manque de programmes ou d’émissions de sensibilisation en rapport avec le processus électoral à travers les radios communautaires et rurales ; le manque de financement par les organisations de la société civile pour organiser les réunions d’informations, les ateliers d’échange et de sensibilisation, les journées de réflexions, les séminaires de formation en rapport avec les élections et la gouvernance démocratique auprès de la population.
IT/L’engagement de la population
Hormis ces constants, la Licopadel a salué, à sa juste valeur, l’engagement et la participation active de la population des lieux enquêtés aux tribunaux d’expression populaire initiées par cette Ongdh sur les informations électorales, la démocratie, les Droits de l’Homme et la gouvernance ; ainsi que l’engagement et la disponibilité des organisations de la société civile locale dans l’éducation civique et électorale de la population du milieu rural, malgré le manque de financement.
Le document sur l’Analyse a été lu par Philippe Mangala Songa, secrétaire exécutif de la LICOPADEL en charge des Droits de l’Homme, qui l’a cosigné autant que le directeur exécutif Me Pindu-di-Lusanga Patrick qui est aussi avocat près la Cour d’Appel et défenseur international des Droits de l’Homme ;
Mme Shako Anastasie, secrétaire exécutif en charge de la Formation ; Mme Omba Ohoto Véronique, secrétaire en charge de l’Administration ; Babonga Mbuli Beaudrique, secrétaire permanent adjoint ; Mme Otembe Patience, secrétaire générale adjointe ; Kanga Muluku Léonard, secrétaire exécutif chargé des Elections ; Anakeka Kikalulu Justin, secrétaire permanent.
Dans son mot de circonstance, Me Pindu-di-Lusanga Patrick a expliqué que, dans son programme citoyen pour l’éducation, la formation et la sensibilisation de la population à la démocratie, aux Droits de l’Homme et à la bonne gouvernance, la LICOPADEL a réalisé plusieurs activités d’éducation civique et électorale dans la ville de Kinshasa, ainsi que dans les provinces du Kwango et du Kwilu, sur l’accessibilité à l’information électorale en milieu rural.
« Ces activités ont permis à notre Ongdh de faire cette Analyse », a précisé le directeur exécutif.