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Violences sexuelles : Prévenir les crimes à travers la justice

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Violences sexuelles : Prévenir les crimes à travers la justice

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« Prévenir les crimes de violence sexuelle à travers la justice et la dissuasion », tel est le thème choisi pour célébrer le 19 juin prochain la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Selon les Nations Unies, l’expression « violences sexuelles liées aux conflits » recouvre des actes tels que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution, la grossesse, l’avortement, la stérilisation et le mariage forcé et toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable, perpétrée contre des femmes, des hommes, des filles ou des garçons, et ayant un lien direct ou indirect (temporel, géographique ou causal) avec un conflit.

Pour répondre aux auteurs de ces crimes, les Nations Unies ont voulu, en cette année 2017, marteler sur le rôle de la justice et de la dissuasion. Ainsi, les Etats membres sont appelés à s’aligner sur cette voie dans l’objectif d’amener les responsables des violences sexuelles à répondre de leurs crimes et obtenir justice pour les victimes. Cela sous entend que chaque pays est censé agir en manifestant une volonté politique dans la lutte contre ce fléau qui gangrène l’humanité dans des zones en conflits.

Arme de guerre
Dans des zones ravagées par la guerre, la violence sexuelle a été, malheureusement utilisée comme arme de guerre. Raison pour laquelle, les femmes surtout font les frais durant cette période de conflit. En République Démocratique du Congo plus particulièrement, les conflits armés ayant duré plusieurs décennies à l’Est du pays, ont occasionné de nombreux cas de viols.

De milliers de femmes ont été violées, des foyers ont été détruits, des victimes stigmatisées… et les violeurs courent parfois la rue sans être jugés. Point n’est besoin de rappeler que les femmes violées sont traumatisées durant tout le reste de leur vie.

Elles doivent nécessairement bénéficier d’une prise en charge médicale, psychologique et juridique. Question d’aider la grande majorité des victimes à dénoncer notamment leurs bourreaux devant les instances judiciaires. Cependant, les pressions culturelles ne favorisent pas encore les femmes violées de porter plainte. Et pourtant, la préoccupation constante des organisations militant contre les violences sexuelles veut que des victimes dénoncent les forfaits en vue de se faire accompagner.

Un Bureau pour lutter contre les violences sexuelles

Dans l’objectif de mettre fin à ce genre de délits, le président de la République, Joseph Kabila, s’est résolu de créer un Bureau attaché à la présidence de la République. C’est ainsi que Mme Jeanine Mabunda fut nommée, en 2014, Représentante Personnelle du Président de la République en charge de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants.

Depuis, elle engage une lutte acharnée contre les auteurs des violences sexuelles en mettant en œuvre sa politique de zéro tolérance en matière de violences sexuelles. Pour la deuxième fois, son Bureau lance la campagne « briser le silence » qui a été initiée depuis 2014. Un numéro vert 122 est également disponible pour dénoncer les cas des viols.
Mme Mabunda organise aussi des activités de sensibilisation avec les partenaires du pays pour expliquer la nécessité du travail abattu pour prévenir les crimes des viols et lutter contre l’impunité.

Dans cette lutte, elle a su mettre en contribution notamment les ministères de la Justice et de la Défense ainsi que l’armée, la police, l’auditorat militaire, la société civile et les chefs coutumiers et religieux.

Le Bureau s’est engagé aussi sur la voie de la justice. Des procès ont eu lieu étant donné que la justice militaire a prononcé en 2016, 255 condamnations contre 111 en 2013. En 2014, tout comme en 2015, il y a eu des condamnations de quelques hommes poursuivis pour viol. Dans certains procès, a-t-on constaté, la Représentante Personnelle du Président de la République a tenu à y assister afin de lancer un message fort à l’endroit des violeurs et aussi témoigner son soutien et sa détermination envers les victimes.

A travers toutes ces actions, faut-il le souligner, le but est que les victimes soient en mesure de dénoncer et permettre ainsi au Bureau de la Représentante Personnelle du Président de la République de faire son travail de leur accompagnement.

C’est cela le plus ! Amener les femmes à briser le silence est un travail de longue haleine lorsqu’on sait que pour les jeunes filles par exemple, les parents s’interposent souvent en négociant à l’amiable avec le violeur. Un arrangement qui, généralement, va en défaveur de la jeune fille étant donné que la justice ne sera jamais rendue.

La condamnation des violeurs libère psychologiquement d’une façon ou d’une autre, la personne abusée sexuellement. Comme qui dirait, la balle se trouve désormais dans le camp des celles qui sont concernées par les violences sexuelles.

Rappelons que le 19 juin 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté par consensus la résolution 69/293 proclamant le 19 juin Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. C’était pour sensibiliser à la nécessité d’y mettre un terme, de manifester de la solidarité envers les victimes et de rendre hommage à celles et ceux qui luttent en première ligne pour éliminer ces crimes.

Cette date a été choisie pour commémorer l’adoption décisive, le 19 juin 2008, de la résolution 1820 (2008), dans laquelle le Conseil de sécurité a condamné l’utilisation de la violence sexuelle comme une arme de guerre pouvant faire obstacle à la consolidation de la paix.

Par Tantia Sakata

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