Elections 2017 : le Parlement Européen accuse Kinshasa de trainer les pieds
Partager
Dans une Résolution publiée hier mercredi 14 juin à Strasbourg, en France, les députés européens ont tapé du point sur la table. Ils ont déploré, en effet, les « atermoiements » dans l’organisation de prochaines élections en RDC.
Les observateurs avertis, comme l’Opposition, constatent avec amertume les intentions, à peine voilées, du Gouvernement Congolais de ne pas organiser les élections dans le délai prévu par l’accord signé fin décembre 2016. On peut rappeler que le président Kabila, encore au pouvoir 6 mois après la fin de son mandat, tire sa légitimité de cet accord.
Pour aller vite et s’assurer de la tenue des élections fin 2017, le parlement européen exige la création immédiate d’un Conseil national de Suivi de l’accord et du processus électoral, le CNSA. Conformément à l’esprit et la lettre de l’accord de la Saint Sylvestre, la publication d’un calendrier détaillé est encore exigée.
Avant le vote de la résolution, le Commissaire chargé de l’aide humanitaire, Christos Stylianides a souligné la nécessité de mettre en application l’Accord signé sous l’égide de la CENCO. Cela en vue de créer l’atmosphère politique propice à des élections crédibles, transparentes et ouvertes.
La traque des opposants
Très préoccupés par le climat politique qui règne en RDC, les eurodéputés ont fustigé les intimidations, les arrestations arbitraires des opposants et des militants ainsi que des poursuites à caractère politique qui ne contribuent nullement à favoriser un environnement pacifique, a observé M. Stylianides.
Quand aux sanctions infligées fin mai par l’Union européenne à un groupe de politiciens Congolais, (huit au total) tenus responsables de graves violations des droits de l’homme, elles visent à encourager un changement de politique ou de comportement de la part des autorités, a fait remarquer le Commissaire.
Le Député européen a toutefois précisé que ces sanctions peuvent être annulées au cas où les personnes incriminées cessaient de favoriser la violence. La liste n’est pas exhaustive. Elle peut être gonflée à tout moment.
Une enquête internationale pour le Kasaï
Le parlement européen exige par la même occasion une enquête internationale sur les violences qui a connu le Kasaï. L’organe législatif européen souhaite que l’enquête ceille à ce que les auteurs de ces massacres rendent compte de leurs actes.
La Commission d’enquête devra être composée des experts des Nations Unies d’autant que les euros députés sont vivement préoccupés par la détérioration de la situation politique, sécuritaire et humanitaire qui prévaut en RDC.
Rappelons que le grand Kasaï est en proie aux violences depuis septembre 2016. La situation a été occasionnée par la rébellion de Kamuina Nsapu, chef traditionnel tué au mois d’août lors d’une opération militaire après s’être révolté contre les autorités de Kinshasa.
Les violences ont causé la mort de plus de 400 personnes dont deux enquêteurs de l’ONU tués au mois de mars. 1,3 millions de personnes se sont déplacés du Kasaï. Le Gouvernement Congolais doit savoir qu’il a la responsabilité de protéger les civils contre les crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
Par G.O