Ainsi qu’il avait été constaté il y a quelques semaines, le processus d’enrôlement des électeurs annoncé par la commission électorale nationale indépendante (CENI) avait démarré sur des chapeaux de roues à partir des régions de l’arrière-pays où des kits électoraux avaient été préalablement installés suivant les besoins évalués par cette centrale !

D’après de nombreux témoins, la mise en place de ces matériels sophistiqués avait été très impressionnante tant et si bien qu’elle avait laissé croire à beaucoup que le résultat qui en découlerait viendrait agréablement surprendre le monde entier.

A Kinshasa, tout avait été entrepris pour que l’impression de réussite totale du processus d’enrôlement des électeurs soit partagée par le plus grand nombre possible de citoyens qui croient passionnément à la tenue effective de prochaines élections telles qu’elles avaient été annoncées par la centrale électorale. Mais tout cela a été accompagné des commentaires très pessimistes des leaders des forces politiques et sociales acquises au changement et des organisations internationales qui n’y croient pas toujours vraiment !

Le premier dans la capitale à s’être jeté dans l’arène pour expliquer aux masses populaires le bien-fondé de leur participation au processus d’enrôlement fut le gouverneur André Kimbuta Yango en mobilisant à sa manière la radio et la télévision nationale pendant des heures interminables, mais le contour de son discours est resté de tous temps imprécis !

On parle aujourd’hui très peu de l’enrôlement des électeurs qui s’est déroulé dans les sites où il avait été conduit en provinces, encore beaucoup moins de la manière dont celui-ci avait été clôturé en attendant la tenue effective des élections annoncées à la fin de l’année en cours !

Les zones d’ombre à éclairer…

Mais que cache ce silence qui ne dit pas son nom alors qu’à l’approche de l’échéance de décembre 2017 chaque jour invite à une transparence toujours renouvelée pour rassurer tout le monde !

Dans la ville de Kinshasa on a l’impression que l’engouement manifesté par les masses populaires à se faire inscrire sur les nouvelles listes électorales n’est pas à la hauteur de la vitesse imprimée par les agents électoraux de la CENI aux différents bureaux d’enrôlement où le dégoût et le découragement au contact de ces agents, des policiers et des aventuriers en quête d’argent se font jour en faisant peser (déjà) une lourde hypothèque sur les élections en perspective.

Un tour effectué dimanche dernier dans certains quartiers surpeuplés de la commune de Ngaliema a permis de constater un laisser-aller coupable dans le déroulement de l’enrôlement des électeurs en donnant l’impression qu’une consigne avait été donnée à partir de quelque part pour ralentir celui-ci avec toutes les conséquences que cela comporte contre l’ensemble des élections annoncées !

A titre indicatif, il est regrettable que les bureaux d’inscription du collège Saint Gyavira et de l’Institut Lukunga dans la commune de Ngaliema soient les plus concernés alors que leurs poids démographiques respectifs sont comptés parmi les plus représentatifs de cette entité politico-administrative.

L’évolution peu rassurante du processus d’enrôlement des électeurs à Kinshasa est une alerte sérieuse qui requiert l’attention particulière des forces politiques et sociales acquises au changement et de tous les peuples du monde qui ont lourdement investi dans l’avenir de la RDC.

Compte tenu de l’importance des enjeux politiques de l’heure, l’alerte qui vient d’être donnée à partir de plusieurs bureaux d’enrôlement ouverts dans la capitale, il est urgent qu’une mission d’information conjointe MONUSCO-Rassemblement-CENI soit diligentée afin d’éclairer les nombreuses zones d’ombre observées dans le pays en rapport avec les préparatifs de prochaines élections que les Congolais appellent de tous leurs vœux pour des raisons que tout le monde connait déjà. Nous y reviendrons.

Par Bamporiki Chamira