Corruption en RDC: la justification des avoirs de tous les Congolais exigée
Partager
La lutte contre la corruption constitue la priorité de l’actuel gouvernement, dirigé par le juriste Bruno Tshibala. Une option levée pour permettre à l’Etat, victime de nombreux cas de crimes économiques, de résoudre la question des recettes publiques, afin de faire face à ses urgences d’organiser les élections dans le délai fixé par «l’Accord du 31 décembre 2016» et l’amélioration du social des congolais en cette période de transition.
Mais seulement, la lutte contre la corruption se situe à plusieurs niveaux d’engagement et de certification, qui doivent tous être vidés pour obtenir les résultats. Surtout que, la corruption, ancrée et érigée en système dans le pays, ne va pas être facile à être éradiquée avec les méthodes simples que compte appliquer l’actuel chef du gouvernement congolais.
C’est dans ce cadre que des experts pays en matière de lutte contre la corruption, intéressés dans l’approche du Premier ministre Tshibala, tiennent à apporter au gouvernement les meilleurs instruments, mondialement reconnus, dans l’éradication de ce fléau qui a toujours gangréné les économies dans le monde. Ces personnes croient fondée l’option levée par le gouvernement et restent convaincus des résultats.
Nature des réseaux
Ils ont illustré, sur le plan scientifique, la structure et le concept de la criminalité organisée par les plus grandes institutions et criminologues au monde pleinement rencontrés en RDC. Les experts sont allés plus loin en relevant «la nature de réseaux en RD Congo et des cloisonnements vertical-horizontal et double informationnels de corruption».
Il s’agit de personnes investies de pouvoirs constitutionnels, agissant en singleton et sous les doubles cloisonnements au nom de tous, groupe restreint d’individus (3 personnes agissant sous les doubles cloisonnements), tout un service au courant des manœuvres de corruption et gardant le silence, cadres directeurs gardant le silence devant certaines situations intéressées, cadres directeurs négociant avec le secrétaire général pour signer une contre partie, le secrétaire général gardant le silence devant le ministre opérant l’illégal, ministres et cadres supérieurs agissant en aparté, en coterie et en ethnie.
Aussi, l’ensemble de la hiérarchie est coiffée par des autorités directes au sommet et un réseau de rencontre extérieure des cadres est établi où, le ministère complètement dirigé et réorienté depuis des décisions extérieures à intérêts illicites pour un parallélisme de gouvernance, ainsi que les sentinelles (surveillants) qui utilisent les lieux institutionnels nuitamment tels des lieux de rencontres (Hôtellerie).
Selon le rapport de 2000 sur la RDC d’une organisation de lutte contre la corruption, ces actes sont couverts par le secret professionnel, le devoir de réserve et le devoir d’obéissance, un silence complice ou la loi du silence « Omerta ». Car nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal, où l’agent de l’Etat est délié de son devoir et de ses obligations.
Certains de ces experts ont relevé, après avoir donné des définitions du crime organisé, la perception scientifique internationale des institutions et état politique actuel en RDC du pouvoir ainsi que de l’opposition politique. Il s’agit «de la hiérarchie organisée et durable, profits obtenus grâce à des activités structurées, recours à la force ou aux menaces, corruption visant à s’assurer l’immunité, demande du public pour les services offerts, monopole au sein d’un marché donné, nombre de membres restreint, motivations non idéologique, spécialisation, loi du silence, planification poussée, mesures disciplinaires pour les membres indisciplinés».
Au-delà des clefs classiques
Pour les experts, il serait superfétatoire de penser résoudre l’état de la corruption en RD Congo suivant les clefs et standards classiques. Ainsi, l’hérédité environnementale tout comme culturelle de la RDC ne se déconnectera pas pour une réalité et actualisation de ligne politique que par un choc social.
Cela ne sera qu’une lutte éphémère, sans vrai résultat. Tout comme, la «déclaration des avoirs» des 1.500.000 agents de l’Etat peine déjà dans son parcours et ses conclusions paraissent unilatérales, parce qu’excluant d’autres catégories de personnes constitutionnelles, détentrices de pouvoirs publics.
«Le concept de la justification des avoirs de chaque citoyens congolais sans exception depuis le sommet jusqu’à la base s’impose comme uniques voie et ligne politiques possibles à recadrer et espérer une vraie solution contre la corruption sur l’étendue de RDC», a soutenu l’un des ces experts. Et d’ajouter, «au cas contraire, toute autre approche ne peut passer dans l’opinion».
Ainsi, la justification des avoirs de chaque citoyen congolais devrait être faite de manière à connaître les sources des avoirs, à savoir quel est le salaire exact perçu, durant combien d’années, où en est le dépôt de ces fonds face à la thésaurisation en RDC. Sans justification, il faut saisir les avoirs mal acquis et les mettre en vente publique, pour que ces fonds retournent au trésor public.
Ils ont précisé : «si les taxes sur fonds ont été payées, combien, où et quand, comme acte contraire à la déclaration des avoirs des agents de l’Etat contenant, des acquêts, des biens mal acquits pour leurs attestations et reconstruire et certifier la confiance sociale pour des vraies perspectives aux intérêts de chaque congolais.
Cela pour éviter de procéder à un autre coup d’épée dans l’eau, sachant que tous les Congolais y sont trempés et doivent présentement tous se mettre à table». Allusion a été faite au «Rapport Luzolo du 25 mai 2017», lequel révèle que 42% des marchés publics sont de gré à gré, faisant que 60 % des fonds de l’Etat vont, par cette voie, dans les poches de certaines personnes. Et cette situation s’avère non suivie de sanctions.
Par Lucien Kazadi T.