Grand Kasaï : 150 000 enfants ont besoin d’aide pour reprendre le chemin de l’école
Partager
L’UNICEF tire la sonnette d’alarme
Dans un communiqué, le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfant (UNICEF) indique que plus de 150 000 enfants sont privés de l’éducation et ont un accès réduit à l’école en raison de la violence dans le Grand Kasaï. « Il est essentiel de pouvoir rétablir au plus vite la scolarité des enfants du Grand Kasaï », souligne Dr Tajudeen Oyewale, Représentant ai de l’UNICEF en RDC.
« L’UNICEF rappelle que l’école est un espace privilégié d’apprentissage, de socialisation, de protection et de construction de la citoyenneté. L’école donne aux enfants un cadre de normalité dans des périodes troubles et l’éducation constitue un espoir pour l’avenir de chaque enfant.
Par son action éducatrice, l’école porte en elle les ferments de la fraternité, du dialogue et de la réconciliation sociale », ajoute-t-il. L’UNICEF rappelle que le 28 juillet 2016, la RDC avait signé la Déclaration d’Oslo sur la Sécurité dans les Ecoles. En endossant cette Déclaration, la RDC s’était engagée à promouvoir et à protéger le droit à l’éducation dans les situations de conflit armé.
Selon l’UNICEF, plus d’un enfant sur dix en âge d’aller à l’école primaire dans le Grand Kasaï ont eu leur scolarité interrompue d’une manière plus ou moins longue suite aux violences. Plusieurs écoles de la région ne sont plus opérationnelles depuis plus de 100 jours.
« Même si la volatilité de la situation sécuritaire limite l’accès humanitaire, il faut profiter des moments d’accalmie dans certaines zones pour intervenir et restaurer l’éducation », explique le Dr Oyewale. « Une génération entière risque d’être sacrifiée si rien n’est fait pour apporter une assistance en éducation en situation d’urgence », regrette le haut fonctionnaire onusien.
Plus de 600 écoles endommagées
Depuis le début des violences en Août 2016, des attaques ont endommagé 639 écoles primaires et secondaires dans le Grand Kasaï, note l’UNICEF. De plus, de nombreuses écoles servent aujourd’hui de lieu d’hébergement de fortune pour les déplacés. Certaines infrastructures scolaires sont mêmes occupées par les milices ou des forces combattantes.
Face à la violence, les enseignants hésitent à se rendre dans leurs écoles. Dans le cadre de son programme de réponse à l’urgence pour le Grand Kasaï, l’UNICEF appuie plus de 3 600 enfants pour leur permettre de passer le Test national de fin d’études primaires (Tenafep), en leur offrant des cours de rattrapage, du matériel scolaire et des uniformes.
L’UNICEF a également organisé en urgence la formation de 64 enseignants et a appuyé la réhabilitation de 24 salles de classe. Ainsi, l’agence onusienne a besoin de 40,2 millions de dollars américains pour sa réponse d’urgence dans le Grand Kasaï.
Par Godé Kalonji