Refus d’organiser l’enrôlement des électeurs au Kasaï Central et au Kasaï : Corneille Nangaa mis en garde !
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La société civile appelle le président de la CENI à négocier avec les miliciens Kamuina Nsapu, comme il a eu à le faire au Kivu avec les groupes armés lors de la révision du fichier électoral
Les organisations de la société civile, toutes tendances confondues, fustigent la déclaration faite par le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI), Corneille Nangaa Yobeluoo, celle de ne pas organiser l’opération d’enrôlement des électeurs au Kasaï central et au Kasaï à cause du climat d’insécurité provoqué dans cette partie du pays par la milice Kamuina Nsapu.
La déclaration de Nangaa est considérée par ces organisations de la société civile comme un mépris vis-à-vis du peuple kasaien. Surtout quand on sait que la Ceni a eu à négocier avec les groupes armés au Kivu lors de l’opération d’enrôlement d’électeurs dans cette partie du pays.
Tout en disant étant solidaires avec la population du Kasaï central et Kasaï, ces organisations invitent la CENI, le gouvernement de la RDC et la MONUSCO à tout mettre en œuvre afin que l’enrôlement d’électeurs soit organisé au Kasaï, en vue de permettre à la population de choisir ses dirigeants.
Pour rappel, au Nord-Kivu lors de l’opération de révision du fichier électoral, la CENI avait eu à négocier avec certains groupes comme les Mai-Mai dans quelques localités et villages sous leur contrôle, pour que l’enrôlement puisse avoir lieu.
Pourquoi, la centrale électorale ne peut pas en faire de même pour le Kasaï, alors que la situation sécuritaire dans cette partie du pays est moins alarmante que ce qui ne s’était passé à Rutshuru, Masisi, Sake ….. avec la présence remarquée de plusieurs groupes armés, s’interroge un acteur de la société civile qui accuse Nangaa de vouloir faire le jeu du pouvoir pour exclure le Kasaï considéré comme fief de l’opposition.
A l’exception de Tshimbulu et Kananga, où les violences de kamuina Nsapu ont commencé, ce phénomène est remarquable dans certaines localités et villages du Kasaï. Mais quelques centres urbains sont épargnés par ces violences. Ce qui peut permettre à la Ceni, en attendant la stabilité de la situation à Tshimbulu, et ailleurs, d’organiser l’enrôlement des électeurs dans ces centres urbains. Surtout qu’il y a la présence des soldats de la paix de la Monusco dans cette région.
Le doute persiste toujours
Normalement, l’opération d’enrôlement du fichier électoral devrait prendre fin au plus tard le 31 juillet 2017, selon la CENI. Mais, selon le constat fait sur terrain, si l’opération d’enrôlement durait trois mois dans chaque province comme l’a fait la CENI au Kivu et dans d’autres coins du pays où la révision du fichier a lieu, il y a lieu de craindre que les élections ne puissent pas se tenir cette année.
Alors qu’on est déjà au mois de mai, jusqu’à présent, la centrale électorale a déjà enrôlé plus de 25.000.000 d’électeurs sur 42.000.000 d’électeurs attendus. La question que tout le monde se pose est de savoir si dans deux mois la CENI pourra clôturer l’opération dans les provinces restantes pour atteindre ces objectifs. Le doute persiste toujours au sein des organisations de la société civile sur la volonté réelle de la CENI d’organiser les élections à la fin de cette année conformément à l’Accord du 31 décembre 2016.
Par Godé Kalonji