Accord du 31 décembre 2016 : Le Conseil de sécurité exige plus d’inclusivité
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Les 15 restent préoccupés par les défis liés à la mise en œuvre du compromis de la Saint Sylvestre
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé les parties prenantes de l’Accord du 31 décembre 2016 en RDC à redoubler d’efforts pour parvenir à « un plus grand degré d’inclusivité » afin de résoudre les problèmes très graves auxquels est confronté le pays. Dans une déclaration rendue publique le jeudi 04 mai dernier dans la soirée, les membres du Conseil ont réitéré, à l’unanimité, leur appel à une mise en œuvre rapide de l’Accord, de bonne foi et dans toutes ses composantes, afin d’organiser des élections pacifiques, crédibles, inclusives et opportunes, au plus tard en décembre 2017.
Les membres du Conseil se sont dits également préoccupés par les défis liés aux difficultés de la mise en œuvre de l’Accord, soulignant que ses signataires n’étaient pas parvenus à un consensus sur l’arrangement particulier qui définit les modalités de son application. Les 15 ont « pris note » de la décision du président congolais, Joseph Kabila, de nommer Bruno Tshibala comme nouveau Premier ministre de la RD Congo, ainsi que les réponses que la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement ont réservées à cette nomination.
La CENCO avait estimé que la nomination de Tshibala à la Primature congolaise constituait une entorse à l’Accord du 31 décembre, tandis que le Rassemblement l’a qualifié de « distraction ». Les membres du Conseil ont appelé tous les acteurs politiques concernés, qu’ils soient en RDC ou à l’étranger, à renoncer à toute action susceptible d’exacerber les tensions, soulignant la « responsabilité qu’ils portent à ce moment critique de l’histoire du pays ». Ils ont en outre appelé tous les partis politiques, leurs partisans et d’autres acteurs politiques à rester calme et à s’abstenir de toute violence.
Les 15 pour l’ouverture d’un couloir humanitaire au Kasaï
Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur condamnation de la violence frappant le Kasaï ces derniers mois et ont exprimé leurs sérieuses inquiétudes au sujet des violations et des atteintes présumées aux droits de l’homme commises dans la région. Alors que la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire au Kasaï a causé le déplacement de plus d’un million de personnes à l’intérieur de la RDC et contraint plus de 11.000 personnes à fuir le pays, les membres du Conseil ont souligné le besoin urgent de garantir un accès sûr et sans entrave aux acteurs humanitaires.
Une situation d’urgence complexe évolue rapidement au Kasaï qui, jusqu’à la mi-2016, n’avait pas constitué une zone d’activité humanitaire intense. Une recrudescence des hostilités a mené à une augmentation considérable du nombre de personnes dans le besoin dans les cinq provinces du Kasaï, du Kasaï Central, du Kasaï Oriental, de Lomami et du Sankuru.
Jusqu’à présent, selon l’ONU, cette situation a généré des besoins humanitaires supérieurs à hauteur de 400 pour cent par rapport aux projections du Plan de réponse humanitaire de la RDC de 2017, concernant la seule province du Kasaï Central. En effet, près de 1,2 million de personnes ont besoin d’aide humanitaire au cours de six prochains mois, la majorité d’entre elles étant des personnes déplacées internes ou étant retournées dans leur village d’origine. Sur l’ensemble des personnes dans le besoin, 731 000 sont ciblées par cette stratégie.
Par Godé Kalonji