Publication du rapport sur les cas emblématiques : La CENCO dénonce la fuite en avant de la MP
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Dans une mise au point publiée le vendredi 5 mai, la CENCO, « Conférence Episcopale Nationale du Congo», a réagi aux propos diffusés la veille sur les antennes la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) et des médias privés par le porte parole de la MP, André Alain Atundu au sujet du rapport de la commission ad hoc de la CENCO adressé au chef de l’Etat.
Dans ce rapport portant sur les cas dits « emblématiques» concernant en particulier Moise Katumbi et Jean Claude Muyambo, la CENCO a sollicité le retour en homme libre en RDC de l’ancien Gouverneur de l’ex province du Katanga pour y mener ses activités politiques et la libération de JC Muyambo. Cette démarche, mal digérée dans les rangs de la MP, a du coup entrainé une réaction.
Aussitôt, le porte parole de cette famille politique a délié sa langue pour dénoncer la structure de l’Eglise catholique qu’il a soupçonnée de connivence avec Moise Katumbi, notons-le, candidat déclaré à la Présidence de la République. Le péché cardinal commis par la CENCO, selon le porte parole de la MP, est d’avoir rendu public le rapport pourtant destiné au chef de l’Etat Joseph Kabila.
Néanmoins, les admonestations de la MP n’ont pas ébranlé la CENCO qui a aussitôt réagi en fustigeant le fait que certains membres de la Majorité Présidentielle reprochent aux Evêques de la CENCO d’avoir violé la confidentialité de ce rapport :
« Un rapport destiné au Président de la République. Après coup, on divulgue ce rapport. Alors nous disons que probablement, l’objectif poursuivi déjà en amont, c’était de rédiger un rapport à publier pour gêner. Nous pensons que ce n’est pas la bonne méthode. Et cette méthode va inutilement accentuer les commentaires négatifs, et sur les Evêques et sur tout le processus qui pourtant a porté des fruits». (cf. RFI, le 05-05-2017) C’est grave et inadmissible ! La CENCO rejette catégoriquement ces allégations portées contre elle et met au défi toute personne qui soutiendrait le contraire.
L’on se souviendra que la CENCO a été mandatée par les termes de l’accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain, pour examiner le dossier de certains cas emblématiques et d’en établir rapport. Elle devait remettre ce rapport en séance plénière. Faute de temps, la CENCO a réservé la primeur de ce rapport au Président de la République et l’a remis, à sa demande, en qualité de partie concernée, à Moise Katumbi.
La CENCO regrette la fuite de ce document qui, du reste, n’était pas destiné à la publication. Elle craint que cette fuite du dossier et la polémique qu’elle suscite ne détourne l’attention de l’objectif du rapport, qui est la décrispation politique, telle que voulue par l’accord de la Saint Sylvestre. Elle ne commentera pas le contenu de ce rapport.
La CENCO rappelle qu’en acceptant d’examiner ces cas emblématiques susmentionnés, elle entendait apporter sa contribution au rapprochement entre les acteurs politiques et l’apaisement sociopolitique et à la consolidation de démocratie en République Démocratique du Congo.
Par GO