Face à l’enlisement du pays : Les Laïcs Catholiques interpellent la classe politique
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Lors du dimanche des Rameaux célébré le 9 avril 2017, le Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo, (CALCC) a profité de l’occasion pour interpeller la classe politique congolaise face à l’enlisement du pays.
Ainsi, ce conseil dit suivre avec une attention particulière l’évolution de la situation politique du pays et observer qu’au lendemain de la nomination du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, la classe politique est toujours divisée et les tensions politiques accroissent.
Pour les laïcs catholiques, la nomination de Bruno Tshibala est une occasion ratée pour la paix et la cohésion nationale et constitue une menace pour raviver les tensions et creuser la méfiance entre l’Etat et la population qui espère à l’Accord de la Saint Sylvestre. Reconnaissant les mérites et qualités personnelles du nouveau premier ministre, le CALCC regrette non seulement l’imbroglio politique mais aussi le vice de forme qui entourent cette nomination et qui fragilisent le premier ministre nommé.
Le CALCC observe que dans l’ordonnance nommant Bruno Tshibala, le président de la République n’a pas évoqué clairement l’Accord du 31 décembre 2016. « Est-ce par oubli ? Les Arrangements particuliers qui font partie intégrante de cet Accord n’ayant pas encore été signés, est-il insensé de se poser la question de la validité de la procédure de nomination ? », s’interroge Crispin Nlanda Ibanda, président du CALCC.
Au-delà de la forme, le CALCC observe qu’il a suffi de deux jours de consultations pour que le président de la République trouve la voie pour nommer le premier ministre. « Pourquoi cela avait-il pris 3 mois au Centre interdiocésain ? Pourquoi n’avoir pas œuvré sincèrement à obtenir cette nomination avec un Rassemblement uni ? », se demande–t-il.
Responsabilités partagées
Pour Crispin Nlanda Ibanda, quels que soient les arguments avancés pour justifier ce qui est fait et tenter de se donner bonne conscience, il y a des signes évidents de mauvaise foi de la part du pouvoir. Mais aussi, d’un manque de sincérité entre les membres de l’opposition. De deux côtés, il est à relever une nocive dose d’orgueil doublé d’un malin plaisir de vengeance qui bloque toute attente, même sur des choses simples. « Sans la volonté de s’amender, il est impossible de bâtir la paix et la cohésion nationale », conseille–t-il. Dans ce climat, il est illusoire d’attendre des élections apaisées, libres et transparentes, martèle–t-il.
Le CALCC attire l’attention des leaders politiques et du peuple sur cette dimension et conseille de suivre l’appel de son Eminence Laurent Cardinal Monsengwo, Archevêque de Kinshasa qui invite le peuple de Dieu à se rendre à Nzete Ekauka à Kingasani I pour y invoquer l’intercession de la Vierge Marie, Immaculée, Mère du Désarmement, afin que soient désarmés, une fois pour toute, tous ceux qui, de l’extérieur et de l’intérieur, imposent au peuple congolais la guerre, les tueries et les souffrances de tous genres.
Le CALCC s’engage dans l’action de mobiliser le peuple de Dieu pour que le moment venu, il prenne son destin entre ses mains.
Par Godé Kalonji