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L’ex-Onatra et son chemin de fer en panne de compétitivité

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L’ex-Onatra et son chemin de fer en panne de compétitivité

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Si l’homme connaît des hauts et des bas dans sa vie, cela parait aussi vrai pour les entreprises fonctionnant en République Démocratique du Congo. La situation qui prévaut aujourd’hui au sein de la Société Commerciale des Transports et des Ports (ex. Onatra) et sur le Chemin de Fer en est  une parfaite illustration.

En effet, le trafic ferroviaire au sein de cette entreprise publique qui, jadis, a marqué l’histoire de la RD. Congo, à l’instar bien sûr du Port maritime international de Matadi, connaît présentement des difficultés de divers ordres.

De janvier à février 2016, le nouveau train express mis en service il y a  deux ans dans le but primordial de pallier tant soit peu à certains problèmes auxquels les deux entreprises précitées se trouvent encore butter n’a pas encore répondu, comme il se devait, aux attentes tant de leurs responsables respectifs que des paysans habitant des villages longeant la voie ferrée qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ces derniers ont de la peine à écouler leurs produits champêtres, faute de moyens de transport et de routes devenues impraticables.

Les voyageurs du train qui passaient pour leurs clients potentiels préfèrent recourir aux  bus dont le coût du billet de transport entre Matadi et Kinshasa revient à 17.000 FC., tandis que le billet  dans le train express, pour le même trajet, est fixé à 21.980 Fc.

Selon certaines statistiques, le train express sur lequel les responsables comptaient pour redresser tant soit peu les finances de la SCTP n’a malheureusement transporté que 1.233 voyageurs pendant toute la période allant de janvier à février 2016, contre 633 voyageurs seulement  les deux premiers mois de l’année en cours. Soit, une réduction sensible de plus ou moins 50 % de sa clientèle !

S’agissant du train marchandises, le trafic, pendant la même période de janvier et février 2016, a néanmoins connu une légère augmentation. Cela se justifie par le fait que ce train, contre toute attente, a transporté 8.692 T des marchandises contre 7.090 T les deux premiers mois de l’année en cours.

Mais comparativement aux années antérieures à l’issue desquelles la SCTP et le Chemin de fer connaissaient des  périodes des vaches grasses, ces chiffres, à notre humble avis, paraissent de  loin inférieurs pour la simple raison que de nombreux opérateurs économiques préfèrent la route depuis quelque temps,  en lieu et place du chemin de fer pour des raisons ci-dessus évoquées.

Autres  causes

Mais à en croire quelques dirigeants, le mobile qui serait à la base du revirement des opérateurs économiques qui préfèrent la route au chemin de fer serait  simplement lié aux difficultés d’approvisionnement en carburant que connait depuis plusieurs années cette entreprise. Difficultés qui ne permettent pas de rendre plus compétitifs aussi bien le train express que le train marchandises sur la voie ferrée comprise entre Matadi et Kinshasa. D’où la baisse sensible des recettes.

Il sied de rappeler que jadis l’ex-Onatra  disposait  de près de 3.000 wagons, et le chemin de fer transportait  à lui seul environ 95 % des charges à l’import et à l’export. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Car, n’ayant qu’environ 150 wagons seulement dans sa gibecière, la SCTP est détrônée par la route lui a raflé plus de 90 % du marché de transport des marchandises à l’import et à l’export contre 10 % seulement qui empruntent le chemin de fer.

Alors que de ces deux voies, laisse-t-on entendre, le chemin de fer demeure le plus sécurisant et le moins couteux dans la mesure où il est capable de transporter d’importants tonnages en une seule fois par rapport aux véhicules poids lourds qui, pour les mêmes tonnages, devraient faire plusieurs rotations entre Matadi-Kinshasa.

Par Dieudonné Muaka Dimbi)

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