Conseil National du suivi de l’accord : Le MLC dit non à la désignation de Pierre Numbi
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La Secrétaire générale du parti de Jean-Pierre Bemba n’accepte pas que le Rassemblement
prenne la Primature et l’organe chargé de contrôler les activités de l’exécutif et de la CENI!
La secrétaire générale du MLC (Mouvement pour la libération du Congo) et coordonnatrice de la plateforme le «Front pour le respect de la Constitution», Eve Bazaïba, a été la seule à répondre à l’invitation de l’organisation non-gouvernementale les «Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains» dans le cadre de l’«Espace citoyen pour le changement» autour de la question «Où vous nous emmenez?» organisé le 04 mars à la paroisse Saint Joseph, au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu.
Les acteurs politiques et de la société civile invités ont brillé par leur absence. Surtout qu’ils devaient faire face, selon les organisateurs, à la population qui tient à avoir des réponses précises sur l’avenir de la RD Congo qui, depuis plusieurs années, ne cesse de naviguer à vue.
André-Alain Atundu, Henry-Thomas Lokondo et Franklin Tshamala pour la Majorité présidentielle, Vital Kamerhe et le professeur Kalele, Delly Sesanga de l’Opposition politique qui est plurielle, Gilu Gisenga du Palu, un parti politique allié de la MP, ainsi que les activistes de la société civile comme Jérôme Bonso, Georges Kapiamba et autres ont été les invités de «l’Espace citoyen pour le changement». Un autre rendez-vous est prévu dans les prochains jours à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.
Pour le directeur exécutif des Amis de Nelson Mandela, Maître Robert Ilunga, il est prévu plusieurs rencontres de ce genre, où les politiques seront invités pour répondre chaque fois aux questions de la population.
Eve Bazaïba, secrétaire générale du MLC, est la seule à avoir répondu à l’invitation. La secrétaire générale du parti de Jean-Pierre Bemba n’accepte pas que le Rassemblement prenne à lui seul la Primature et le Conseil National du Suivi de l’Accord, l’organe chargé de contrôler les activités de l’exécutif et de la CENI. Pour le MLC, il n’est donc pas question que Pierre Lumbi, désigné président du Conseil des sages du Rassemblement, puisse occuper le poste de président du CNSA.
Elle aussi a donné la position défendue depuis toujours par son parti et le Front pour le respect de la Constitution en disant «non à un autre mandat à Joseph Kabila» après le délai constitutionnel du 19 décembre 2016. Pour la SG du MLC, ce sont les membres du Rassemblement, ensemble avec ceux de la Majorité présidentielle, qui ont permis le maintien au pouvoir de Joseph Kabila à travers l’Accord politique du 31 décembre 2016, signé sous l’égide de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo).
Le Front pour le respect de la Constitution, plate-forme coordonnée par Eve Bazaïba affirme aussi avoir pris beaucoup de temps de réflexion avant d’apposer les signatures de ses membres sur cet Accord.
La secrétaire générale du MLC soutient en outre qu’il est difficile pour l’Opposition politique de constituer un véritable front devant faire face au pouvoir finissant de Kinshasa à cause de la versatilité des membres de cette opposition.
Elle a rappelé le combat de son parti qui avait fait échec, avec l’aide de la population, aux différents projets, notamment celui de l’ancien ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab de changer la Constitution, à propos de l’article 220 de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats du chef de l’Etat.
Pour la coordonnatrice du Front pour le respect de la Constitution, il y a trois verrous qui ne permettent pas le changement de la Constitution. Il s’agit du chef de l’Etat, le premier verrou qui ne respecte pas ses engagements; la Cour constitutionnelle est le deuxième verrou, mais qui ne jouit pas de la confiance du peuple après pris plusieurs arrêts rendus en faveur du régime de Kinshasa.
Selon Mme Eve, le peuple est le seul verrou qui reste et qui peut faire échec au pouvoir dans sa tentative de maintenir Joseph Kabila à la tête du pays au delà de son mandat. «Le peuple doit donc se prendre en charge», a-t-elle déclaré.
Le point de vue du représentant du professeur Mbata
Un autre intervenant à avoir pris la parole, c’est le représentant du professeur Mbata de l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique. Il s’agit du chef des travaux Célestin Ekoto Loleke, qui a réfuté tout langage des politiques qui, selon lui, ne visent que leurs propres intérêts.
Aussi a-t-il invité les mouvements citoyens à être vigilants dans un «front commun pour la tenue des élections en décembre 2017». Il a exhorté par ailleurs la CENI à procéder à la publication du calendrier électoral pour les échéances de décembre 2017.
Le chef de travaux Ekoto a même rappelé les démarches que sa structure comptait réaliser au sujet de la «haute trahison du chef de l’Etat» et du «recours à l’article 64 de la Constitution» qui invite le peuple à se prendre en charge. Pour le représentant du constitutionnaliste Mbata, c’est le seul moyen d’obtenir le départ de Joseph Kabila du pouvoir, lui qui était en décembre dernier à la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays.
Par Lucien Kazadi T.