Du 27 janvier au 4 février 2017, la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) a déployé des équipes dans les provinces de l’Est de la RDC. L’objectif de ce déploiement a été d’observer et d’évaluer de manière objective, impartiale et professionnelle, la préparation et le déroulement des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans quelques provinces du pays, de tirer des conclusions préliminaires sur cette opération et de proposer des recommandations en vue de son amélioration.

C’est ainsi que vendredi 3 mars courant, un rapport a été présenté à la Maison des élections à Kinshasa, devant la presse et tant d’autres invités, concernant les Aires 1 et 2, à savoir les provinces de l’Est de la République démocratique du Congo.

Selon ce rapport, les Centres d’inscription (CI) sont installés dans des bâtiments dont l’état de délabrement est très avancé, souvent sans toiture. En plus, les locaux sont trop exigus et il n’y a pas d’éclairage.
On déplore également l’inaccessibilité géographique de certains centres.

La Symocel a aussi constaté le non respect de l’heure quant à l’ouverture de ces centres. Ce, à cause de la démotivation des membres suite au nom paiement de leurs cachets depuis le début des opérations. Un autre problème, c’est la rupture de stock des consommables et fournitures, notamment le papier duplicateur, au point de manquer de cartes d’électeurs.

Il y aussi les pannes de kits électoraux, l’incompatibilité des cartes d’électeurs avec les imprimantes, les documents d’identification non conformes à la loi, le monnayage de l’inscription des personnes qui n’ont pas de pièces d’identité…

En plus, ces opérations se déroulent sans témoins des partis politiques, sauf au Nord-Kivu où l’on trouve quelques rares témoins du CNDP, de l’AFDC, du PPRD et de l’UNC, présents dans des centres. Les acteurs d’autres partis politiques rencontrés par les agents de la Symocel expliquent cette absence par le refus de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’accréditer leurs témoins.

De l’engouement

Les observateurs sur le terrain ont relevé une situation contrastée d’une zone à l’autre, s’agissant de l’engouement des citoyens à se faire identifier et enrôler. En même temps qu’ils ont pu observer l’affluence devant certains centres d’inscription, d’autres sont implantés à des endroits dépeuplés, à cause notamment du déplacement des populations suite aux conflits.

Faible participation de la femme

Concernant la participation de la femme, la Symocel a relevé un faible taux de participation de cette catégorie d’électeurs. Ce, à cause de la faible sensibilisation de la population par les organisations de la société civile, l’occupation de la femme aux travaux champêtres, la localisation des centres d’inscription dans les zones à risque. La Symocel recommande à la CENI d’assurer le suivi permanent du matériel informatique pour éviter la récurrence des pannes, d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses agents, de faciliter l’accréditation des observateurs et des témoins des partis politiques…

Au gouvernement, il est demandé de garantir un décaissement régulier des allocations budgétaires destinées à la CENI, de  veiller à la sécurité de ces opérations, d’accorder à la CENI des facilités douanières…

Quant aux partis politiques, ils sont appelés à déployer leurs témoins dans différents centres d’inscription, à encourager leurs militants à s’enrôler…

De son côté, la société civile doit assurer l’éducation électorale des citoyens, avec un accent sur la sensibilisation de la femme…

Enfin, la communauté internationale est invitée à poursuivre son appui technique et financier à la CENI.

Par LM