Aux dernières nouvelles, Fayulu, Lisanga Bonganga, et d’autres sont rentrés dans les
rangs et une commission s’active pour permettre à la plate-forme de retrouver son unité!

La restructuration intervenue au sein du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement après le décès brutal d’Etienne Tshisekedi ne fait pas unanimité au sein de cette plate-forme où deux ailes se disputent le leadership, au risque de fragiliser l’Opposition contre le régime J. Kabila.

Tout est parti de l’élection de Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi jeudi dernier, respectivement comme président du Rassemblement et Président du Conseil des sages de cette plate-forme. Vote auquel les membres qui soutenaient la candidature de Joseph Olenghankoy au poste de président du Conseil de sages n’ont pas pris part. Ces derniers ayant claqué la porte juste avant le vote.

Les frondeurs sont allés au bout de leur logique en organisant à leur tour un vote parallèle à l’issue duquel le leader des Fonus a été proclamé aussi président du Conseil des sages du rassemblement ! Une situation confuse qui en dit long sur le sérieux de la classe politique congolaise.

Pour les Congolais qui en sont encore à pleurer Etienne Tshisekedi et à attendre le rapatriement de sa dépouille à Kinshasa, la cacophonie qui règne aujourd’hui au Rassemblement ne fait que les édifier davantage sur la grandeur du Lider maximo, l’homme dont toute la Nation regrette la disparition, à l’exception de quelques jouisseurs à la solde des affameurs du peuple.

La confusion ainsi créée au Rassemblement fait bien l’affaire du pouvoir actuel qui ne lésine pas sur les moyens pour bloquer l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre.

Mais, aux dernières nouvelles, on apprend que Martin Fayulu, responsable d’une aile de laDynamique de l’Opposition, Lisanga Bonganga, coordonnateur des Alliés d’Etienne Tshisekedi, et d’autres mécontents sont revenus à de bons sentiments. Ce résultat serait le fruit d’un travail abattu par une commission mise sur pied par Kitenge Yesu, afin de permettre au Rassemblement de retrouver son unité après ces jours houleux.

Ce blocage, s’il persiste, risque de donner matière aux partisans du statu quo. Notamment ceux qui s’emploient déjà cracher sur l’Accord politique obtenu le 31 décembre dernier sous les bons offices de la CENCO et qui voudraient encore faire de la diversion en réclamant un troisième dialogue qui permettrait à Joseph Kabila de solliciter un troisième mandat à la tête du pays, en violation de la Constitution en vigueur !

Si la cacophonie perdure au sein du Rassemblement, il faut craindre qu’une telle situation  donne de l’eau au moulin de la Majorité au pouvoir qui, aux dernières nouvelles, pourrait profiter de la session parlementaire qui s’ouvre le 15 mars 2017 pour solliciter, à travers une pétition,  l’organisation d’un prétendu référendum, en vue de modifier la Constitution. L’objectif final étant de permettre à l’actuel chef de l’Etat de s’éterniser au pouvoir, malgré la dégradation continue des conditions de vie de la population.

Pour rappel, depuis la disparition d’Etienne Tshisekedi le 1er février dernier à Bruxelles en Belgique suite à une « embolie pulmonaire », l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) ; le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement ainsi que le Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) sont restés sans président. Ce grand vide doit être vite comblé pour permettre au processus en cours d’avancer.

Ayant constaté que personne parmi ceux qui sont restés au Rassemblement actuellement n’a la carrure du sphinx de Limete, les membres ont décidé de la restructuration rapide de la plate-forme qui prévoit quatre organes.
Il sied aussi de noter que la question de désignation du futur premier Ministre dépend aussi du président de cette plate-forme, étant donné que c’est celui qui doit amener le nom dudit Premier ministre au Président Kabila pour qu’il soit officiellement nommé.

La restructuration prévoyait notamment la création de quatre organes à savoir : un président qui assure la direction politique du Rassemblement ; un conseil des sages de 43 membres avec à sa tête un président ; une coordination d’action ainsi qu’un conseil de discipline et d’arbitrage.

Résultats de la restructuration

A l’issue du vote, Félix Tshisekedi de l’UDPS  et Pierre Lumbi MSR ont été élus respectivement Président du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement et Président du Conseil des sages de cette même plate-forme.

Selon l’esprit de cette restructuration, le nouveau président du Rassemblement joue aussi le rôle de porte-parole. Il devra arbitrer les différends entre les composantes de cette plateforme et représentera celui-ci auprès des tiers ainsi que des institutions publiques et privées. Le président du conseil des sages quant à lui, devra présider le cadre de concertation, l’organe d’orientation, de contrôle et de décision du Rassemblement.

Les Evêques félicitent Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi

 Les deux personnalités  nouvellement nommées ont été reçues vendredi 3 mars au Centre Interdiocésain à Kinshasa par les évêques catholiques, au lendemain de leur nomination.
Félix Tshisekedi a indiqué aussi qu’il a reçu des évêques  la lettre désignant le Premier ministre laissée par Etienne Tshisekedi pour la remettre au Chef de l’Etat.

A en croire Félix Tshisekedi, « Les évêques ont pris acte de ce qui s’est passé et ont félicité les nouveaux promus. Ils leur ont également remis la lettre désignant le Premier ministre qui doit être remise au président Kabila en nous demandant de prendre maintenant rendez-vous, conformément à ce que leur avait dit ce dernier, pour la lui remettre au nom du Rassemblement », rapporte Félix Tshisekedi.
Selon lui, un rendez-vous sera pris avec le Président Joseph Kabila pour lui remettre cette lettre.

Par THK et DMK