Les négociations sont de plus en plus évoquées comme moyen incontournable pour mettre définitivement un terme aux  violences entre miliciens Kamuina Nsapu et forces de l’ordre dans la province du Kasaï Occidental. Dans cette optique, 519 enquêtés, soit 85% de personnes interrogées lors d’un sondage animé par radiookapi.net, estiment qu’il faudrait prioritairement organiser une rencontre pour écouter et, éventuellement, répondre aux revendications de ces miliciens.

Par contre, 13% d’enquêtés, soit 80 personnes sur un total de 605, souhaitent voir les instances compétentes lancer une opération militaire pour neutraliser définitivement cette milice, tandis que 1% (soit 11) enquêtés insistent sur la nécessité de renforcer l’effectif des forces de l’ordre sur place.

Lambert Mende souffle le chaud et le froid

Ce dernier point de vue semble être appuyé par le porte-parole du Gouvernement congolais. Cité par le site Internet actualite.cd, Lambert Mende a déclaré : « La solution est qu’on doit maintenir de l’ordre et la sécurité. Les gens de Tshimbulu et les gens du Kasaï-central, ont droit de vivre en paix, il peut y avoir des problèmes avec la façon dont le feu chef Kamuina Nsapu est décédé.

On s’adresse à la justice, on ne se fait pas justice soi-même, on ne coupe pas les routes, on ne tire pas sur les forces de l’ordre, on ne brûle pas les maisons des gens, on n’incendie pas les bureaux de l’Etat sans s’attendre à ce que l’Etat puisse réagir pour maintenir l’ordre, il s’agit là d’opérations de rétablissement de l’ordre et de la sécurité comme partout au monde ».

Et d’ajouter : « Les adeptes de Kamuina Nsapu se sont transformés en groupe armé. » La Société civile et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo affirment que plus d’une soixantaine de personnes ont été tuées, vendredi dernier, lors des nouveaux affrontements dans la  ville de Tshimbulu, entre les miliciens se réclamant du chef traditionnel Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre.

La Monusco condamne

Dans un communiqué publié à cet effet, la MONUSCO condamne notamment le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats par la milice Kamuina Nsapu, ainsi que l’utilisation des forces disproportionnées par les FARDC. Le gouverneur de la province de Kasaï-Central, Alex Kande Mupompa, quant à lui, appelle la population de Tshimbulu au calme et à reprendre normalement ses activités.

Il promet de restaurer l’autorité de l’Etat dans cette cité meurtrie par une nouvelle « attaque » qui, à en croire des sources dignes de foi, a fait plus de 60 morts. Le gouverneur Alex Kande dit avoir pris, sans les énumérer, une série de mesures  sécuritaires pour assurer la sécurité de la population de la cité de Tshimbulu.

Par Marcel Tshishiku