L’Asbl Grand-Kasaï est très touchée par la mort du leader de l’opposition congolaise, le Dr Etienne Tshisekedi. C’est ce qu’a déclaré le président de cette organisation regroupant tous les  Kasaïens, Denis Kambayi, lors d’une rencontre avec la presse congolaise,  le vendredi 10 février 2017 à Kinshasa.  Profitant de l’occasion, il a présenté ses condoléances aux familles  biologique et politique du défunt.

Pour le président du Grand-Kasaï, la mort d’Étienne Tshisekedi, qu’il considère comme un père et un formateur, est un moment très difficile avec tout ce qui se passe actuellement dans le pays. « Le Grand-Kasaï vient de perdre un grand homme, le baobab de l’opposition congolaise  », s’est-t-il exclamé avec beaucoup de regret.

S’expliquant sur ses origines, Denis Kambayi a indiqué qu’il est originaire du Kasaï-Central où est né Étienne Tshisekedi. Ce dernier a travaillé avec certains membres de sa famille dont son oncle maternel, Paul Kapita Shabani, l’un des 13 parlementaires qui ont créée le parti cher à Étienne Tshisekedi, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Son propre père biologique a étudié au séminaire avec Monseigneur Gérard Mulumba (le frère d’Étienne Tshisekedi) et est fondamentalement membre de l’UDPS.

Quant à Denis Kambayi, il a commencé ses débuts politiques à l’UPDS. Etienne Tshisekedi est comme un formateur politique, pour lui. « Tshisekedi est une personnalité qui nous a enseigné beaucoup de choses en ce qui concerne la résistance et surtout la démocratie. Comme tout étudiant à l’université de Kinshasa, j’étais dans toutes les activités et manifestations de l’UDPS.

Je suis passé par cette grande école de formation politique et aujourd’hui je suis un responsable politique», a-t-il fait savoir. Étienne Tshisekedi est, également, pour Denis Kambayi, un modèle à suivre en matière de constance politique. « Étienne Tshisekedi wa Mulumba est un grand homme politique qui mérite beaucoup de respect. Il n’est pas n’importe qui.

Il a été Premier ministre, mais un Premier ministre qui a marqué différemment l’histoire de la RDC surtout par rapport à son temps passé à l’opposition», a reconnu Denis Kambayi. Étienne Tshisekedi, poursuit-il, a beaucoup passé son temps à l’opposition depuis la création de l’UDPS en 1982 jusqu’à sa mort. « Rester toute sa vie opposant n’est pas donné a tout le monde», a-t-il souligné.

Pour des funérailles dignes

En ce qui concerne l’organisation des funérailles d’Étienne Tshisekedi, Denis Kambayi a fait savoir que l’Asbl le Grand-Kasaï suit les choses de près par rapport au contact entre le gouvernement et la famille biologique du défunt.  « Nous devons pleurer notre papa comme il se doit », a-t-il déclaré.

Le Grand-Kasaï a émis un souhait de voir la famille biologique d’Étienne Tshisekedi et le gouvernement se mettre d’accord pour l’organisation réussie des funérailles du Baobab de l’opposition congolaise. « Il ne faut pas trop politiser la mort du Patriarche. C’est une personnalité qui a marqué l’histoire de la RDC par sa politique de résistance et sa lutte pour la démocratie en RDC.

Pour le Grand-Kasaï, Étienne Tshisekedi doit être enterré dignement et dans de bonnes conditions», a émis Denis Kambayi qui a invité la population congolaise à aimer sa patrie, à respecter les institutions de la République ainsi que les aînés et les morts. Il s’est dit consterné par certains propos choquants publiés dans des réseaux sociaux à l’égard de feu président de l’Opposition congolaise.

Il a mis en garde tous ces internautes qui sont là pour salir l’image d’Étienne Tshisekedi qu’il considère comme un grand, un homme intègre  qui mérite beaucoup de respect. Il invite la famille Tshisekedi et le gouvernement à accélérer les concertations afin de rendre un hommage fort et vibrant à Étienne Tshisekedi, l’une des icônes de la politique congolaise.

Affaire Kamuina Nsapu

Au cours de sa rencontre avec la presse congolaise, le président de l’Asbl Grand-Kasaï a également parlé de l’affaire Kamuina Nsapu. Il a indiqué qu’il s’agit d’un problème lié à la gestion du pouvoir traditionnel. Il appelle le gouvernement à s’assumer et à trouver rapidement une solution pour mettre fin à ce conflit qui n’honore pas le pays en général et le Grand-Kasaï en particulier.

« Il faut chercher à savoir qui est autorité traditionnelle et qui ne l’est pas conformément aux us et coutumes. La gestion du pouvoir une fois réglée nous permettra d’éviter ce qui est arrivé», a expliqué Denis Kambayi qui a fait savoir que son organisation a été associée par la Vice Primature et Ministère en charge de l’Intérieur pour résoudre ce problème.

Le Grand-Kasaï a déjà fait des propositions par écrit et attend la réaction du gouvernement. Tel est, également, le cas des notables qui ont déjà déposé au gouvernement leurs préoccupations.

Par Carroll Madiya