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Octroi des titres forestiers : Greenpeace accuse le gouvernement de violer son propre moratoire

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Octroi des titres forestiers : Greenpeace accuse le gouvernement de violer son propre moratoire

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Greenpeace accuse l’exécutif central de violer son propre moratoire établi depuis 2002, concernant l’octroi des titres forestiers.

Son responsable de Campagne Forêt, Irène Wabiwa Betoko, tire la sonnette d’alarme et craint que « les donateurs dissipent des millions alors que le gouvernement de la RDC viole secrètement son propre moratoire sur l’exploitation forestière ».

Au cours d’un point de presse tenu ce mercredi 1er février 2016 à Kinshasa, Greenpeace accuse de « hauts responsables gouvernementaux congolais » d’être à la base de ce désordre.

Cette entorse a lieu un mois après que l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale (Cafi) ait versé 40 millions $Us pour protéger les forêts du bassin du Congo. « Des concessions illégales ont été attribuées de manière irrégulière à Faustin Lokinda Litalema et Jacques Mokako Nzeke par l’ancien ministre de l’Environnement, Robert Bopolo Mbongeza », précise Irène Wabiwa.

Faustin Lokinda, faut-il préciser, est conseiller chargé de l’Agriculture du président Joseph Kabila, et actuellement président du conseil d’administration du Groupe les Bâtisseurs du Congo (GBC), « lequel a obtenu une concession de 162 936 ha sur 25 ans dans la province de la Tshopo ». Jacques Mokako qui a également reçu une lettre d’approbation pour une concession de 239 393 ha dans la province de la Mongala, est quant à lui député national.

Selon la Responsable de la Campagne Forêt de Greenpeace Africa, Irène Wabiwa, « le contrat de GBC et la lettre d’approbation de APC constituent une violation du moratoire de 2002 sur l’attribution de nouveaux titres forestiers ».

Elle souligne également que « ces illégalités mettent en évidence l’incohérence du gouvernement congolais qui souhaite obtenir l’appui financier de Cafi tout en négligeant complètement le moratoire de 2002 ».

L’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (Cafi) est en train de décaisser 200 millions $Us au gouvernement congolais pour la protection des forêts. La visite du ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, Vidar Helgesen, s’est déroulée à Kinshasa le 23 août 2016.

Un premier versement de 40 millions $Us avait été transféré par Cafi au gouvernement congolais en octobre 2016, quelques mois après que Greenpeace ait publié le rapport intitulé « Comment le gouvernement de la RDC a violé secrètement son propre moratoire sur l’exploitation forestière », le 12 juillet 2016.

Afin de s’assurer que l’argent des bailleurs de fonds internationaux n’est pas détourné des objectifs fixés, « il est nécessaire de suspendre la totalité du programme Cafi jusqu’à ce qu’un examen approfondi de l’ensemble de ses activités, y compris l’adoption des mécanismes de contrôles adéquats soient menés », avertit Irène Wabiwa Betoko.

Par LM

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