En marge du Sommet de l’Union Africaine qui s’ouvre ce lundi : La réponse de l’UA sur la crise au Soudan du Sud attendue
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Une lettre signée par 60 organisations africaines de la société civile et remise aux missions diplomatiques des pays membres de l’Union africaine exige que les dirigeants du continent prennent des mesures urgentes pour prévenir les atrocités au Sud-Soudan en marge du Sommet de l’UA qui s’ouvre ce lundi 30 janvier 2017 dans la capitale éthiopienne.
Pour ces organisations de la société civile, le Soudan du Sud est au bord du génocide. C’est d’ailleurs dans ce cadre que le président Salva Kiir a appelé à un dialogue national pour tenter d’éviter que le pire se produise, alors que de nombreux Soudanais du Sud se posent des questions sur son impartialité et sa capacité à mener un dialogue national.
Face à cette situation, la coalition panafricaine exhorte l’UA à gérer le processus de dialogue national, afin que les Sud-Soudanais puissent y faire confiance.
La coalition de la société civile panafricaine exige par ailleurs que les « cycles de violence perpétuels» au Soudan du Sud soient réglés une fois pour toutes par le soutien à un dialogue national la semaine prochaine au sommet des chefs d’Etat et des gouvernements de l’Union Africaine. La coalition de la société civile du continent appelle les dirigeants présents à Addis Ababa à s’engager à soutenir un « dialogue national ouvert et inclusif » pour cette jeune nation qui est au bord du génocide.
La proposition de Salva Kiir, Président du Soudan du Sud, pour le dialogue a été présentée par surprise en décembre dernier. Mais de nombreux Sud-Soudanais ont exprimé leur inquiétude quant à l’impartialité du Président et sa capacité à présider un dialogue national.
Dans sa lettre ouverte, la coalition fait savoir que le peuple du Soudan du Sud est « à la merci d’une crise politique qui continue d’alimenter d’innommables violences et abus perpétrés par des groupes armés affiliés au gouvernement et aux forces de l’opposition. »
Dismas Nkunda, Directeur de Atrocities Watch Africa, qui a aussi signé la lettre, fait remarquer que: « Nos frères et sœurs du Soudan du Sud ont énormément souffert d’une guerre inutile, dont les feux sont intentionnellement ravivés par les dirigeants. Si les dirigeants et citoyens de l’Union Africaine ne défendent pas les intérêts des Sud-Soudanais, qui le fera ? ».
La situation se détériore
La situation au Soudan du Sud pendant ce temps continue de se détériorer, comme le reconnaît aussi l’enquête du bureau des droits de l’homme de l’ONU. Selon cette enquête, les forces u gouvernementales du Soudan du Sud et celles de l’opposition ont violé des centaines de femmes et filles lors des violences survenues en Juillet dernier, et les deux parties continuent à faire preuve d’un « mépris total à l’égard des civils ».
A la fin de l’année dernière, l’alerte quant à un potentiel génocide en Soudan du Sud a pris de l’ampleur, alors qu’une Résolution pour un embargo sur les armes à destination du pays a échoué au Conseil de Sécurité de l’ONU.
Selon Dinah Misindarwezo, Directeur de African Women’s Development and Communications Network, la guerre au Soudan du Sud ne s’arrête pas à ses frontières, elle affecte aussi les économies et politiques des pays voisins ainsi que le statut des femmes à travers le continent, où les femmes et filles souffrent le plus des conflits armés.
Le plus inquiétant est que cela met en cause la capacité de l’Union Africaine à être un guide pour la paix pour ce continent qui en a désespérément besoin.
Edmund Yakani, Directeur de la Community Empowerment for Peace Organization basée à Juba, au Soudan du Sud, exige quant à lui une manifestation de solidarité à travers le continent. Il souhaite que la réponse de l’Union Africaine soit aussi urgente à la situation qui sévit au Soudan du Sud.
Par Godé Kalonji