Décrispation politique : L’Accord du 31 décembre loin de passer pour le sésame attendu
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Des retombées immédiates devant découler de la signature de l’accord politique issu du 2ème round des négociations de la classe politique congolaise, figure entres autres la décrispation de la vie politique congolaise. A l’instar de la signature du précédent accord signé à la cité de l’Union Africaine le 18 octobre dernier, celui signé le 31 décembre 2016, sous les bons offices des prélats catholiques et qui de plus avait suscité tant d’espoir, n’a pas atténué la tension politique ayant élu domicile au sein de la classe politique et dans la société congolaise.
Relaxer les adversaires politiques
Non seulement que les prisonniers politiques, qui croupissent notamment à la prison centrale de Makala, n’ont jamais été élargis, et pire, d’autres encore ont été incarcérés de la manière la plus cavalière. Le cas récent du député Franck Diongo est illustratif.
De nombreux Congolais toujours contraints à l’exil forcé, faute d’un décret gouvernemental les autorisant à regagner le pays en toute quiétude, sans crainte des poursuites judiciaires. Navrant est le fait que l’impunité a élu domicile dans les mœurs congolaises.
Qui plis est, certains prisonniers ont toujours affirmé par le canal de leurs avocats que les motifs attribués à leurs causes sont fallacieux. Comme quoi pour noyer son chien, on l’accuse de rage. Le véritable motif pour lequel ils ont été embastillés est politique. Pareils cas ont été vécus de façon éhontée sous la IIème République.
Les adversaires politiques n’étant pas des ennemis qu’il faut abattre à tout prix, le pouvoir ne pécherait en rien en relaxant les adversaires emprisonnés qui du reste n’ont que trop souffert.
A moins de faire montre de cruauté. Ce n’est pas tout, des chaines de télévision appartenant à l’opposition ont été bâillonnées et ne peuvent émettre pour la simple raison que leurs signaux ont été coupés. Aucune garantie pour la liberté d’expression. La liste n’est pas exhaustive.
En définitive, la décrispation politique tant souhaitée et tant attendue par tous n’est finalement qu’un vœu pieux. Des arrestations arbitraires, l’insécurité, et tant d’autres abus vécus au quotidien ne peuvent nullement faciliter la décrispation.
Ce genre de caractéristique de la classe politique congolaise n’est pas de nature à l’honorer. Car la valeur d’un Etat et de l’homme politique se mesure aussi à sa capacité à mettre en œuvre les engagements pris et plus encore à respecter la loi. Toujours à ce propos, il faut affirmer que la décrispation est aussi une condition sine qua non dans l’instauration de la démocratie surtout au sein d’une jeune nation comme la RDC.
Règlements de comptes politiques
Dans un Etat démocratique, les règlements de comptes politiques constituent un facteur rétrograde et dégradant.
Après tout le développement d’une nation ne passe pas par l’élimination physique des adversaires politiques. Petite digression, la prison centrale de Makala pour ne citer que ce seul cas, a été construite en 1959 pour héberger 1.500 prisonniers. Plus de 9.000 y sont actuellement hébergés.
On apprend très souvent que beaucoup sont des innocents ou alors ils ont été condamnés pour des peccadilles. Pour tout dire, la décrispation politique dépend de la volonté du pouvoir en place. A moins de chercher à entretenir délibérément la tension politique et la confusion.
Par G.O