Emoluments de la session extraordinaire : Minaku s’explique
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C’est sur un ton d’indignation profonde et en réaction consécutive contre le contenu d’un article de votre quotidien, « La Tempête des Tropiques », que le Cabinet de l’Honorable Président de l’Assemblée nationale vient, par la présente, exercer son droit légal de réponse à y réserver, non seulement pour fixer l’opinion, qui a droit à une information vérifiée à la source, mais également pour la mettre à l’abri des méfaits d’une campagne politicienne de désinformation déjà inscrite dans la durée et nuisible à l’image de notre Chambre législative.
L’article ici mis en cause, visiblement en mal de sensationnel, en est une parfaite illustration. Fruit d’un comportement déloyal contraire à la fonction politique du huis clos et grossièrement placé à la une de votre journal paru le mercredi 11 janvier 2017, No 5555, ledit article porte le titre ci-après, d’insinuation malicieuse : » Assemblée Nationale : les députés en colère contre le Bureau. Mécontents, ces élus accusent le président et le Questeur de la Chambre basse d’amputer leurs indemnités de la session extraordinaire en cours et d’appliquer un taux inférieur à celui de la Banque Centrale ».
Sans qu’il soit besoin de rencontrer toutes les contre-vérités diffusées sans grande précaution sur la place publique et qui auront, malheureusement, comme conséquence de jeter l’opprobre sur le bureau de notre chambre législative, il devient à mon sens, plus qu’impérieux, au nom du droit de tous de jouir d’une information saine, de porter succinctement les informations suivantes à la connaissance de votre quotidien :
-S’agissant de l’intitulé de l’article : Il ne vise manifestement qu’à faire sensation. La colère vantée, qui se serait traduite par la volonté de déférer en justice des Membres du Bureau de la Chambre, ne peut être prouvée.
Car, s’il y avait une telle colère, les Députés ne sont pas dépourvus d’armes réglementaires pour que, notamment par voie de motions, les Membres du Bureau soient mis hors d’état de nuire avant même d’être poursuivis en justice.
Concernant le taux du dollar appliqué pour verser les émoluments de la session extraordinaire, il y a lieu de préciser que le taux budgétaire applicable à ce jour est de 93 000 CDF le dollar.
C’est vérifiable auprès des services compétents de l’Etat. Aucun commentateur d’informations d’actualité avisé ne devrait ignorer pareille réalité financière. S’il n’en était pas ainsi, le personnel administratif de la Chambre, plus sensible aux questions de rémunération et à qui l’on applique le même taux qu’aux députés, seraient déjà en pleine manifestation de protestation ;
Au sujet du taux évoqué de 1250 CDF le dollar, il a bel et bien été envisagé par le Gouvernement de la République, seulement dans l’hypothèse d’un paiement forfaitaire déjà expérimenté dans le passé, mais qui n’a pas été retenu, cette fois-ci.
Avant de conclure, il sied de souligner qu’à l’occasion de cette paie d’émoluments, le Gouvernement, fortement préoccupé par la question des flux monétaires sur les marchés financiers internes, avait déjà décidé d’un paiement échelonné en 2 tranches pour la Chambre haute et en trois, pour la nôtre. Témoin, une lettre du ministre des Finances lue devant les députés.
Bref, le Bureau de l’Assemblée nationale n’a jamais amputé quoi que ce soit des émoluments des Honorables Députés nationaux ni hier ni aujourd’hui. Est-il besoin de rappeler que toutes les questions liées aux droits et avantages dus aux parlementaires sont toujours traitées à huis-clos ?
Qu’agir de la sorte n’est donc nullement faire montre d’opacité ou de manque de transparence dans la gestion. Car, pour des raisons évidentes de pudeur politique, les informations relatives aux questions financières de cette nature-là sont ici placées sous le régime d’informations confidentielles, étrangères à la fonction législative.
Quoi qu’il en soit, puisqu’il arrive souvent que l’information ne circule pas correctement, y compris parmi les députés, des membres du gouvernement concernés sont attendus avant la fin de la session en cours par les honorables pour des explications appropriées, notamment sur les questions d’ordre budgétaire.
Veuillez agréer, monsieur l’Editeur-Responsable, l’assurance de ma franche considération.
Jean-Pierre Lihau
Directeur de cabinet du président de l’Assemble nationale