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Débandade hier au Q.G. de Franck Diongo

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Débandade hier au Q.G. de Franck Diongo

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Plusieurs personnes blessées, des combattants interpellés, des biens matériels détruits à l’occasion d’une conférence de presse dispersée par des policiers

Des policiers ont débarqué, hier lundi 9 janvier 2017, au siège du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), pour disperser des militants pro Franck Diongo venus assister à une conférence de presse animée par le collectif des avocats de ce député national jeté depuis le 29 décembre dernier à la prison centrale de Makala.

Le bilan de cette descente punitive fait état de plusieurs blessés, quelques interpellations, des chaises en plastique détruits et le matériel sonore endommagé. On ignore encore le sort de nombreux journalistes, tant de la presse nationale qu’internationale, venus pour la couverture médiatique de cette manifestation.

En effet, cinq avocats du député national Franck Diongo, dont Me Bondo, Nico Mayengele, Mimi-Ange Konde… animaient une conférence de presse de restitution de l’affaire Diongo, depuis son arrestation le 19 décembre 2016 jusqu’à sa condamnation le 28 du même mois et son transfèrement à la prison centrale de Makala le 29.

Plusieurs militants du MLP, habillés aux couleurs du parti et portant des inscriptions sur la poitrine mentionnées « Je suis Franck Diongo », ont inondé le siège de leur formation politique, scandant des chansons de soutien à leur leader et hostiles au pouvoir.

Après une heure de restitution, il était question pour les avocats de répondre aux questions et préoccupations des journalistes. C’est à cette étape de la cérémonie que les choses ont pris une autre tournure. Du coup, une vague de combattants est entrée en catastrophe dans la parcelle où est situé le siège du parti.

Derrière ces militants, des Pickups des policiers, alors que quelques éléments étaient déjà en déploiement. C’était la débandade totale. La conférence de presse s’est aussitôt arrêtée. Beaucoup de personnes ont fui du côté du siège du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, parmi lesquels des journalistes, pour essayer de se sauver.

Affaire Diongo : un procès « politique »

Faisant la restitution de cette affaire, le collectif des avocats a soutenu avoir assisté à un procès « politique », la condamnation de Franck Diongo n’étant assise sur aucune base juridique.
Prenant la parole, Me Richard Bondo a d’abord rappelé que son client a été condamné à cinq ans de prison ferme sans avoir été entendu.

A la première comparution, le 20 décembre 2016, il était couvert de sang, et avait besoin de soins urgents pour être en forme. Ce, pour avoir subi des tortures depuis son enlèvement dans sa résidence jusqu’aux différents lieux de sa détention, avant d’être présenté devant le parquet général.

A la deuxième comparution, le 23 décembre, il était inconscient de 12h30’ à 19h30’, alors que les médecins de la clinique Ngaliema étaient catégoriquement opposés à ce qu’il comparaisse, au regard de son état. Mais l’instruction, contre toute attente, a tout de même eu lieu.

Enfin, le 28 décembre, Franck Diongo est apparu un peu lucide, mais très affaibli, avec sa perfusion, accompagné de quelques médecins de la clinique Ngaliema. C’est alors qu’il a été condamné à cinq ans de prison ferme, alors que le ministère public avait requis 15 ans.

« Un procès de la honte »

« Il ne s’agit, ni plus, ni moins, d’un procès de la honte », a dit Me Richard Bondo, à cause de plusieurs éléments qui ne respectent pas le droit.

D’abord, a-t-il relevé, Franck Diongo a été condamné par une juridiction qui n’existe pas. Car la Cour suprême de justice a été éclatée en trois juridictions, dont la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat. Et de manière arbitraire, cette cour, dissoute depuis le 15 novembre 2016 par ordonnance présidentielle, a fait office de la Cour de cassation.

En plus, les juges de l’ancienne Cour suprême de justice se sont mués en ceux de la Cour de cassation pour juger Diongo.
Pour Me Bondo, l’arrêt condamnant Franck Diongo est nul et de nul effet.

L’UIP saisie

D’autres avocats qui ont pris la parole ont signifié à la presse que l’Union interparlementaire qui siège à Genève est déjà saisie de ce dossier, et pourra s’impliquer incessamment pour que le député national élu de la Lukunga bénéficie d’une justice équitable. De même, l’Assemblée nationale, voire le président de la République, sont également au courant du dossier.

Par LM

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