A travers le coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC : L’ONU s’inquiète des violences au Kasaï
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» C’est très préoccupant de constater que les besoins humanitaires augmentent de façon si dramatique dans les provinces du Kasaï. Il est impératif qu’une attention soutenue soit accordée à ceux qui sont touchés par les crises humanitaires quel que soit l’endroit où elles se trouvent.
La communauté humanitaire est pleinement engagée à réagir et nous appelons les donateurs à soutenir la réponse. Nous appelons également les autorités congolaises à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’attaquer aux racines de cette crise « , a dit le Coordonnateur humanitaire, le Dr Mamadou Diallo.
En effet, selon le Bureau de coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA),des dizaines de milliers de civils innocents vivant dans les provinces du Kasaï, Kasaï Central et Kasaï Oriental du centre de la République Démocratique du Congo sont affectés par une spirale de violences depuis août 2016, née de tensions entre les autorités congolaises et la milice d’un chef local connu sous le nom de Kamuina Nsapu, dans le territoire de Dibaya, au Kasaï Central.
Les violences d’août selon l’Onu ont entraîné la mort de plus de 100 personnes parmi les civils, les hommes de la milice et les forces de sécurité de l’Etat ; la perte de maisons et de biens; des dégâts sur les bâtiments et édifices publics ainsi que des mouvements de population.
Les violences au grand Kasai auront occasionné l’enrôlement des dizaines de mineurs dans les rangs de la milice, regrette l’ONU.
En septembre 2016, de nouvelles violences avaient éclaté, opposant la milice et les forces de sécurité de l’Etat, entraînant la mort de près de 40 personnes à Kananga, Kasaï central. Plusieurs autres incidents ont été rapportés à la mi-octobre et en décembre. Au début de décembre, la milice de Kamuina Nsapu a atteint Tshikapa, dans la Province du Kasaï, pour prendre part à un conflit entre deux communautés.
A la mi-décembre, une mission conjointe dirigée par OCHA a déterminé que quelque 150 000 personnes sont affectées par la violence. La mission, composée de représentants du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), des autorités congolaises et d’organisations non gouvernementales dont Action contre la Faim et Agence adventiste d’aide et de développement international, s’est rendue à Tshikapa pour évaluer la situation ainsi que les réponses en cours et attirer l’attention sur cette crise qui pour l’heure est » hors des radars « .
Il y a un besoin urgent de financement pour venir en aide aux populations affectées puisqu’à ce jour, seulement 15 000 personnes ont reçu une aide directe en espèces grâce aux activités appuyées par UNICEF.
La situation est de plus en plus critique. Le 5 janvier 2017, de nouvelles violences observées dans le même territoire ont été rapportées à OCHA.
Par Godé Kalonji