Formation du prochain gouvernement : La représentation significative de la femme vivement souhaitée
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Après plusieurs semaines de tractations, les négociations directes initiées par la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) pour décrisper le climat politique en République Démocratique du Congo ont, enfin, porté leurs fruits. Un Accord a été signé, le 31 décembre 2016, entre le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et la Majorité Présidentielle. Selon cette entente, le prochain Premier ministre sera issu du Rassemblement.
Pour l’heure, la population congolaise attend la formation prochaine d’un autre gouvernement après l’actuelle équipe gouvernementale investie à peine quelques semaines seulement. En effet, l’espoir est donc permis pour le peuple congolais étant donné que la gestion consensuelle de la République amènera le pays vers les élections transparentes et apaisées. Ainsi, la participation significative de la femme dans ce prochain gouvernement est également souhaitée.
La femme, faut-il le souligner, doit notamment trouver son compte au sein de ce gouvernement dit de large union nationale. Il s’agit, en fait, de l’avenir de toute une nation dont l’apport des femmes s’avère nécessaire.
Faire la différence
L’on pense que le prochain Premier ministre aura à faire la différence pour qu’il y ait plus de femmes dans son gouvernement. Celui-ci réservera plus de postes ministériels aux femmes par rapport aux gouvernements précédents.
C’est à lui de pouvoir y veiller afin de prendre en compte l’aspect parité homme-femme. De ce fait, il faudrait qu’il fasse pression aux chefs des partis ou regroupements politiques censés désigner leurs membres pour la formation de ladite équipe gouvernementale, sinon les femmes seront, une fois de plus, mises de côté lors de partage du pouvoir.
« La loi est dure mais c’est la loi », dit-on. C’est au nom du respect de la Constitution que nous y sommes à la signature dudit Accord, ça sera aussi au nom du même motif que la parité homme-femme devrait être respectée. Car les congolaises ne peuvent pas toujours être mises à l’écart lorsqu’il s’agit de la gestion des biens de l’Etat. La RDC appartient à toutes ses filles et tous ses fils sans distinction aucune.
Avoir la confiance de l’autorité morale
En RDC, l’on entend souvent des hommes promus à un poste de responsabilité politique dirent : « je remercie notre autorité morale pour la confiance faite à ma modeste personne ». Cette déclaration en dit long et devrait pousser à la réflexion des femmes qui militent au sein des mêmes formations politiques que ces hommes.
Contrairement à elles, c’est seulement ces derniers qui bénéficient plus de la confiance de l’autorité morale. Cela doit faire pleurer ces politiciennes qui, au regard de la réalité, ne valent pas mieux que leurs pairs. Pourquoi est-ce que les femmes accourent vers ces mouvements politiques malgré toutes ces injustices ? Beaucoup cherche encore à savoir plus sur la question quand bien même le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Déjà lorsque cette autorité morale se passe de la loi de l’équité au sein de son mouvement ou famille politique, cela prouve à suffisance que l’égalité des chances entre les deux sexes demeure, jusqu’à ce jour, un véritable problème. La plus grande inquiétude est que ces femmes politiques resteront perpétuellement dans l’ombre malgré leurs capacités intellectuelles. Puisque la clé de la désignation revient aux chefs des partis politiques (autorités morales), ceux-ci sont appelés à laisser plus d’espace aux femmes partageant leur idéologie politique.
Utiliser les mêmes armes
Le moins que l’on puisse dire est que les femmes sont, en réalité, obligées d’utiliser les mêmes armes politiques que leurs semblables pour se faire une place dans un monde où seuls les intérêts comptent. En lieu et place de courir derrière les hommes, il serait préférable pour ces femmes politiques de pouvoir notamment créer leur propre parti politique, savoir prouver leur dynamisme et savoir enfin s’imposer comme des actrices politiques à part entière.
C’est alors qu’elles pourront se faire respecter dans la sphère politique congolaise parce qu’il s’agira d’un rapport de force entre deux parties en présence. Là où les hommes politiques peuvent changer de discours, les femmes doivent faire autant si elles veulent surtout participer lors de la prise de décisions pour l’avenir de ce beau et grand pays, qu’est la RD Congo.
Par Tantia Sakata