L’étau se resserre sur J. Kabila et ses proches, RDC : les sanctions ciblées saluées !
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St/Tout en félicitant les Etats-Unis et l’Union européenne pour ces mesures, Ida Sawyer, responsable de Human Rigth Watch en Afrique centrale appelle aussi le président congolais à s’engager publiquement sur le respect de la Constitution et à annoncer son départ
A quelques jours de la fin du second et dernier mandat du président Joseph Kabila qui interviendra le 19 décembre 2016, selon les dispositions prévues par la Constitution, les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) viennent d’annoncer des sanctions ciblées à l’encontre de quelques proches de l’actuel chef de l’Etat congolais.
Sanctions ciblées que l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) salue, par la voix de Mme Ida Sawyer, responsable de cette ONG internationale pour la région d’Afrique centrale.
Mais, pour Ida Sawyer, le point le plus important est que le président congolais s’engage publiquement à respecter la constitution et qu’il annonce qu’il quittera ses fonctions.
Selon HRW, les sanctions prises par les Usa et l’UE consistent en l’interdiction de voyager à l’étranger et au gel des avoirs financiers de ces proches de Joseph Kabila.
Et ceci est un » message sans ambiguïté selon lequel les personnes responsables d’avoir planifié, ordonné et exécuté la violente répression de l’opposition devront en subir des conséquences quels que soient leurs grades ou leurs postes.
Ida Sawyer estime que les Etats-Unis sont cette fois-ci allés plus haut dans la chaîne de commandement de la RDC par rapport aux sanctions annoncées en juin et septembre par Washington, ciblant Kalev Mutondo, directeur de l’Agence nationale de renseignements congolaise, et Evariste Boshab, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur.
Ces deux personnalités ont été pour l’essentiel les chevilles ouvrières de la répression exercée à l’encontre des activistes pro-démocratie, de l’opposition politique, de manifestants pacifiques et des médias au cours des deux dernières années, alors que Kabila cherchait à se maintenir au pouvoir au-delà de l’expiration de son mandat.
Le Département du Trésor américain a affirmé, dans une déclaration, que le gouvernement congolais » continuait de réprimer l’opposition politique et de retarder les progrès politiques dans le pays, souvent par des moyens violents « , et que Mutondo et Boshab avaient été désignés pour » s’être livrés à des actes ou avoir mené des politiques de nature à affaiblir les processus ou les institutions démocratiques » en RD Congo.
Plus tôt dans la journée du lundi 12 décembre 2016, le Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UE avait par ailleurs annoncé des sanctions ciblées contre sept responsables de haut rang du secteur de la sécurité en RD Congo.
Parmi eux figurent quatre individus qui selon l’UE » contribué en les planifiant, dirigeant ou commettant, à des actes constituant de graves violations des droits de l’homme en RDC » : Ilunga Kampete, commandant de la Garde républicaine; Gabriel Amisi Kumba, commandant de l’armée congolaise (FARDC) dans la région occidentale du pays; Ferdinand Ilunga Luyolo, commandant de la Légion nationale d’intervention (LENI) de la Police nationale congolaise, une unité anti-émeutes; et Célestin Kanyama, commissaire de la police nationale congolaise (PNC) à Kinshasa.
Un signal fort
Ida Sawyer note également que les sanctions imposées par l’UE à trois autres personnalités de haut rang » faisant obstacle à une sortie de crise consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections en RDC, notamment par des actes de violence, de répression ou d’incitation à la violence, ou des actions portant atteinte à l’état de droit est un signal fort.
Il s’agit de John Numbi, ancien inspecteur général de la PNC ; Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’agence nationale de renseignements (ANR); et Delphin Kahimbi, chef du service du renseignement militaire.
Central Africa Director à Human Rights Watch salue ces mesures fortes prises par l’UE et les Etats-Unis qui, selon elle, reflètent une vive préoccupation au sujet de la direction dans laquelle la RD Congo se dirige, et du risque réel que le pays puisse sombrer dans des violences à grande échelle dans les semaines à venir.
Elle prie le président Kabila et les autres hauts représentants du gouvernement d’agir pour mettre fin aux mesures de répression, y compris en autorisant les manifestations pacifiques et en donnant l’ordre aux forces de sécurité de ne pas faire un usage excessif de la force, en libérant les prisonniers politiques et en abandonnant les poursuites injustes contre les dirigeants politiques et les activistes pro-démocratie, et en rouvrant les médias qui ont été fermés.
Par G. K.M.