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Elections : la publication du calendrier conditionnée

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Elections : la publication du calendrier conditionnée

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 La CENI décide de procéder aux consultations des parties prenantes au processus électoral pour recueillir les derniers avis et considérations des uns et des autres

La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) travaille déjà sur le calendrier électoral, dont la publication pourra intervenir dans les tout prochains jours. La centrale électorale, selon son président Corneille Nangaa Yobeluo, est techniquement prête au regard des repères donnés par l’Accord politique issu du Dialogue de la cité de l’Union Africaine.

Mais avant la publication, la CENI décide de procéder aux consultations des parties prenantes au processus électoral pour recueillir les derniers avis et considérations des uns et des autres. C’est une annonce qu’il a faite au cours d’un point de presse tenu, hier mardi 6 décembre 2016, au siège de cette institution d’appui à la démocratie, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.

La CENI seule compétente pour publier le calendrier électoral

Une occasion pour Corneille Nangaa de préciser que, conformément à l’article 211 de la     Constitution et à l’article 9 point 5 de la loi organique, son institution demeure la seule à être compétente pour publier le calendrier électoral. Aussi, la centrale électorale compte le faire en toute indépendance, a martelé son numéro un.

Il a, par ailleurs, réfuté l’information en circulation alléguant la publication  au courant de cette semaine du calendrier électoral, alors que la CENI n’a  publié aucun communiqué dans ce sens. Corneille Nangaa a confirmé, cependant, qu’un budget détaillé, pour prendre en charge l’ensemble du cycle électoral, a été élaboré dans le cadre de l’accord et transmis au gouvernement.

Il paraît évidemment, pour le président de la CENI, que ce montant de 1.800.000 USD soit revu à la baisse après la mise en place du nouveau gouvernement.

Dans un autre registre, le président de la CENI a rappelé que son institution, dans sa configuration actuelle, a été installée en décembre 2015. Il y a donc une année déjà, et à l’époque, une évaluation sans complaisance du processus électoral a eu lieu. Dans les recommandations qui portaient sur deux axes, il a été formulé l’organisation des élections des gouverneurs dans les 21 nouvelles provinces dirigées de manière exceptionnelle par les commissaires spéciaux. Chose qui a été faite le 26 mars 2016.

L’autre axe a été la poursuite des préparatifs des élections générales. Mais tenant compte des faiblesses du fichier électoral de 2011, des résultats de l’audit externe de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) et surtout de la méfiance totale des parties prenantes au processus électoral, la CENI avait opté pour la révision de ce fichier électoral.

Depuis lors, plusieurs activités ont été réalisées. Il s’agit de l’acquisition des équipements et matériels, de l’enrôlement sur terrain de plus ou moins 42.000.000 électeurs, la consolidation des données et la mise à la disposition du peuple congolais d’un fichier électoral fiable et prêt à prendre en charge tous les scrutins prévus par le cadre légal.

Assistance technique de plus ou moins 54 experts internationaux pour la CENI

Il faut dire que jusque-là, la CENI a bénéficié de l’appui du gouvernement. Ainsi, en janvier 2016, le gouvernement avait validé un plan annuel de décaissement de 300.000.000 USD. Ce qui a permis l’acquisition de 22.220 kits (la production de ces kits prend fin ce 13 décembre 2016 et aussi une équipe technique est sur place pour le contrôle de qualité de chaque kit), 19.800 groupes électrogènes, 56.000.000 de cartes d’électeurs, 18.000 kits bureautiques, formulaires et autres.

Il faut ajouter aussi l’appui logistique de 4 avions cargo aidant dans le déploiement des kits d’enrôlement, 50 camions de 7 à 12 tonnes (déjà déployés), 107 pickups, alors que 70 hors-bords sont encore attendus.

Du côté de la communauté internationale, la CENI a bénéficié de l’assistance technique de plus ou moins 54 experts internationaux (MONUSCO, PNUD, et Union Européenne) qui travaillent en équipe intégrée avec les experts de cette centrale électorale.

Le nombre de ces experts internationaux et de la CENI va atteindre, selon le président Corneille Nangaa, 170 dans les jours qui viennent. Sans oublier l’appui logistique de la communauté internationale avec 2 gros porteurs, 2 hercules et 16 hélicoptères en mouvement du côté ouest du pays.

803.000 enrôlés sur 835.000 attendus

Un autre rappel fait par le président de la CENI est l’opération d’enrôlement et d’identification organisée dans la province du Nord-Ubangi, qui a permis d’enrôler 803.000 électeurs sur 835.000 attendus, soit un taux de réalisation de 96%. Le constat est que les femmes ont été faiblement enrôlées avec un chiffre de 45%, alors que les hommes se sont faits enrôlés à 55%.

Dans l’entre-temps, la formation des agents et le déploiement des matériels sont en cours dans 12 provinces, dans le cadre des Aires opérationnelles I et II qui sont le Haut Katanga, le Haut Lomami, le Lualaba, le Tanganyika, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, la Tshuapa, le Sud-Ubangi, la Mongala, l’Equateur et l’Ituri. Ainsi, le début effectif de l’enrôlement est prévu entre le 12 et le 15 décembre 2016.

Au niveau de la CENI, on confirme que le 31 janvier 2017, le déploiement sera clôturé sur l’ensemble du territoire national, soit plus de 40.000 tonnes de matériels, et 31 juillet 2017, le nouveau fichier électoral fiable sera présenté et prêt pour l’organisation des tous les scrutins.

Des pesanteurs politiques ?

Selon des observateurs avertis, la publication conditionnée de Nangaa  n’est pas du tout étrangère à l’environnement politique actuel. Joseph Kabila se trouve sur plusieurs pistes. Ayant déjà nommé un premier ministre, selon l’Accord issu du Camp Tshatshi, il évite d’avancer avec ce schéma ne bénéficiant pas de la crédibilité  des acteurs politiques majeurs.

En relançant la CENCO, prise à partie par ses affidés, il a compris l’importance de l’inclusivité avant la fatidique date du 19 décembre marquant la fin de son mandat à la tête du pays. Nangaa s’est trouvé en difficulté  de publier un calendrier électoral qui risque d’envenimer la situation.

Par KerK et LKT.

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