Kimbuta désillusionne Kaniama : les Wewa peuvent circuler après 18 heures
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Deux autorités de la ville de Kinshasa, le gouverneur André Kimbuta et le commissaire provincial Célestin Kanyama, n’émettent plus, depuis plusieurs mois, sur la même longueur d’ondes, en ce qui concerne la gestion de leur agglomération.
Il y a de cela plus d’une semaine, le commissaire provincial de la ville de Kinshasa, a pris une décision impopulaire interdisant la circulation des taxis-motos au-delà de 18h00′, évoquant des raisons sécuritaires.
Car, selon cette autorité de la police ville de Kinshasa, des crimes se commettent par des inciviques qui utilisent des motos pour opérer nuitamment, causant ainsi la mort et la désolation.
Or, il y a quelques mois, ce sont les voitures Toyota IST qui étaient indexées dans cette sale besogne. D’ailleurs, à cet effet, les responsables de ces véhicules étaient obligés de déteindre les vitres fumées en vue de bien identifier les occupants pendant la nuit.
Ainsi, hier jeudi 24 novembre 2016, apprenant le retour au pays de celui qu’ils appellent affectueusement Y’André, des centaines de Wewa (entendez les conducteurs de taxis-motos) se sont amassés devant l’Hôtel de ville pour poser le problème et convaincre le gouv’ de lever cette mesure.
Finalement, une délégation des Wewa a rencontré le staff de Kimbuta pour lui remettre un mémo dans lequel ils sollicitent la levée de la décision de Célestin Kanyama.
Après des heures de discussions, le gouverneur de la ville, à travers ses services, leur a autorisé de circuler à nouveau au-delà de 18h00′.
Comblés de joie, ces motards ont improvisé une caravane motorisée depuis l’Hôtel de ville de Kinshasa jusqu’à la cité, annonçant aussi la bonne nouvelle à leurs amis éparpillés à travers toute la capitale.
Kanyama désillusionné
Ce n’est pas pour la première fois que le gouverneur Kimbuta abroge brutalement une décision prise par le général Kanyama. Ce dernier a déjà interdit, sur le boulevard du 30 juin, la circulation des Mercedes 207 » Esprit de mort « , mais cette mesure n’a duré que le temps de son annonce.
Les mêmes Wewa ont déjà, plus d’une fois, frappés de mesures d’interdiction de circuler pendant la nuit. C’est le même Kimbuta qui s’y est toujours improvisé, diabolisant cette autorité de la police et sa tapant ainsi une popularité dans sa juridiction.
D’ailleurs, connaissant bien leur gouv’, les Wewa ne juraient que par son retour à Kinshasa pour exercer leur métier comme d’habitude. C’est ce qui a été fait. Conflit de compétence ?
Difficile de répondre à cette question. Mais il faudrait que, dans l’avenir, de telles mesures soient prises après concertation entre les deux autorités de la ville appelées à cohabiter pour bien gérer la capitale.
Surtout qu’il faut aussi tenir compte de la tension d’une agglomération avant de prendre telle ou telle autre décision. Pour l’instant, par exemple, le moment n’est pas indiqué d’allumer le feu avec des arrêtés ou décisions impopulaires, susceptibles de soulever la population.
Car, s’il est vrai que les Wewa ont été pénalisés par rapport à leurs activités lucratives, la population également en a payé les frais. Ceux dont la voie qui mène vers leur résidence est inaccessible, sont obligés de prendre une moto pour arriver à destination en toute quiétude.
Sans motos, ils sont à la merci des criminels et autres Kulunas qui leur ravissent des biens de valeur. Les plus résistants vont jusqu’à perdre leur vie.
Dans un autre angle, plusieurs conducteurs de motos sont des étudiants. Le jour, ils sont à l’université. La nuit, ils font le taxi pour se payer les études et survivre également.
Leur interdire de rouler après 18h00′, c’est les préjudicier gravement, avec tous les risques de mettre un terme aux études.
Les autorités sont appelées à étudier tous ces paramètres avant de prendre une mesure concernant une activité qui concerne l’ensemble de la population d’une agglomération.
Car, mêmes les personnes de classe sociale élevée prennent, souvent, des motos la nuit en cas de forts embouteillages, abandonnant ainsi leurs véhicules dans des postes de police pour les récupérer le lendemain.
Par LM