Atteinte à la liberté de presse en RDC Ce qu’avait dit le CERJI
Partager
Le Centre d’Echanges pour des Réformes Juridiques et Institutionnelles (CERJI) a organisé le vendredi 18 novembre dernier une journée de réflexion sur la situation de la liberté de presse en RDC.
C’était dans la salle des conférences de la Paroisse Sacré Cœur de Jésus, située sur l’avenue Père Boka à Kinshasa/Gombe et en présence des journalistes, de plusieurs acteurs des médias, des organisations professionnelles des médias ainsi que d’autres partenaires intervenants dans ce secteur.
Me Charles Mushizi, directeur de CERJI a fait un état des lieux de la situation. « Pendant que le pays s’apprête à organiser les élections générales, des journalistes sont assassinés, des médias sont fermés, brouillés ou censurés et le cadre juridique relatif à l’exercice de la liberté de la presse connait une très regrettable régression », a-t-il dit.
L’ONG exhorte ainsi Joseph Kabila à ordonner le rétablissement du signal de RFI et de RTBF ainsi que brouillage de la radio Okapi. Par la même occasion, il a été demandé au Chef de l’Etat d’ordonner sans délai l’ouverture d’une enquête indépendante sur l’assassinat du journaliste Marcel Lubala Kalala à Mbuji-Mayi afin de déférer ses assassins devant la justice.
De cette manière, il sera mis fin à l’impunité dans les cas des attaques de plus en plus nombreuses contre les journalistes et autres défenseurs des droits humains.
Le Centre d’Echanges pour des Réformes Juridiques et Institutionnelles a aussi appelé le ministre en Charge des Médias a rapporté sans délai son arrêté ministériel N0 010cab/M-CM/LMO/010/2016 du 12 novembre 2016 portant réglementation de l’exploitation de la radiodiffusion sonore et de la télévision par des personnes physiques et morales étrangères.
CERJI juge cet arrêté ministériel inconstitutionnel en ce qu’il porte, d’après lui, un coup fatal à la liberté de presse déjà mise en mal par la terreur et la peur dans lesquelles vivent au quotidien les journalistes.
Au cours de cette journée de réflexion, il a été indiqué que l’arrêté en question viole les dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du Groupement d’Intérêt économique pris par l’Organisation pour l’harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) prévoyant la possibilité des sociétés unipersonnelle ou une seule personne physique ou morale peut être détentrice de la totalité du capital social.
Le ministre en charge des Médias a été prié d’arrêter à s’interférer dans les attributions qui relèvent du Conseil supérieur de la Communication et de l’audiovisuel(CSAC), une institution technique mise en place par la Constitution pour appuyer la démocratie par la régulation des médias.
Il est ainsi attendu de cette instance par le CERJI les mesures nécessaires pour assurer l’exercice de ses prérogatives en matière de régulation et de contrôle technique de conformité des médias qui, au sens des articles de sa loi organique ne sont plus du ressort du ministère en charge des médias.
Le CSAC est invité ainsi à s’impliquer afin de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la presse ainsi que tous les moyens de communication de masse dans le respect de la loi.
Mais également, garantir l’accès équitable des partis politiques, des associations et de toute autre personne aux moyens officiels d’informations et de communication, conformément à sa loi organique.
Etant une organisation non partisane de défense et de protection des droits humains, CERJI n’a pas manqué d’interpeller les journalistes qu’il appelle à observer scrupuleusement et en tous temps les règles d’éthiques et de déontologie édictées par l’Observatoire des Médias Congolais(OMEC) qui régissent la profession des journalistes en RDC.
Par Gode Kalonji