Le Premier ministre issu du Dialogue de la cité de l’UA face à la dure réalité : Samy Badibanga bloqué sur les ministères de souveraineté !
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Le successeur de Matata Ponyo saura-t-il choisir entre la démission et l’acceptation de faire le jeu de la Majorité présidentielle en qualité de Premier ministre d’opérette ?
Voilà bientôt une semaine depuis que Joseph Kabila a pris l’Ordonnance nommant Samy Badibanga Ntita au poste de Premier ministre et chef du Gouvernement dit d’union nationale après la démission acceptée d’Augustin Matata Ponyo Mapon.
Pendant ce passage à vide, c’est le Premier ministre démissionnaire et son équipe qui assurent les affaires courantes au niveau de l’exécutif. Dans les hautes sphères du pouvoir, on indique cependant que le successeur de Mattata Ponyo a déjà pris les commandes de la lourde machine gouvernementale , mais sans ministres parce qu’il s’est « donné du temps pour réflechir mûrement et consulter les personnalités qu’il veut incorporer dans son équipe ».
Des sources dignes de foi proches de la majorité présidentielle, de l’Opposition et de la Société civile pro-dialogue Kodjo affirment pour leur part que le temps inconsidéré qui s’écoule depuis la nomination de Samy Badibanga n’est en rien justifié par un quelconque souci de mieux faire les choses, mais plutôt par un blocage persistant !
En effet, selon les mêmes sources, la formation du fameux gouvernement d’union nationale tarde à se concrétiser suite à l’épineuse question de contrôle de ministères de souveraineté appelés aussi ministères stratégiques auxquels notre rédaction avait déjà fait allusion dans une édition parue au début du mois en cours.
Il s’agit, on s’en doutait, des ministères de la Défense nationale, des Affaires intérieures et sécurité, des Finances, des Affaires étrangères, et enfin de la Justice que la Majorité présidentielle voudrait garder sous son contrôle exclusif.
A en croire les mêmes sources, il y a des noms des personnalités politiques de l’Opposition et de la Société civile pro-dialogue dont la majorité présidentielle ne voudrait pas entendre parler au cours des consultations-concertations préalables à la formation du gouvernement attendu par Samy Badibanga pour imprimer ses marques à l’histoire politique du pays !
Au moment où nous mettions sous presse, aucune avancée significative n’a été signalée dans les discussions autour de deux questions majeures qui se posent au nouveau premier ministre.
En examinant la situation depuis la promulgation de l’ordonnance nommant le concerné jusqu’à ce jour, on constate que ce dernier est bloqué.
A moins d’un sursaut de patriotisme qui amènerait Joseph Kabila à convaincre sa famille politique au partage à égalité des portefeuilles ministériels de souveraineté avec les parties prenantes au dialogue du camp Tshatshi, Samy Badibanga n’aurait plus qu’à choisir entre la démission et l’acceptation de faire le jeu de la Majorité présidentielle en qualité tout simplement de premier ministre d’opérette !
Sans un véritable pouvoir pour faire la différence entre son devancier Matata Ponyo et lui-même, Samy Badibanga acceptera-t-il d’être la risée de tous les Congolais qui ne l’attendaient pas du tout à la primature ? En plus, certaines capitales occidentales ne seraient pas disposées à reconnaître son gouvernement à cause de la non inclusivité du dialogue du camp Tshatshi dont il prétend tirer sa légitimité. Nous y reviendrons.
Par Bamporiki Chamira