Nécessité d’un mécanisme national pour la protection des journalistes
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Durant trois jours, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme(BCNUDH) a organisé une session de formation sur le monitoring des libertés publiques et les mécanismes de protection à l’intention des journalistes. C’était du 16 au 18 Novembre 20106 au Centre de Ressources des Médias, dans la commune de la Gombe.
Les participants à cet atelier majoritairement journalistes ont discuté sur la thématique du monitoring des libertés publiques et des mécanismes de protection des journalistes en se basant sur l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, dispose en son paragraphe 2 : « Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération des frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix ».
Contexte
Dans la plupart des pays africains, et en RDC en particulier, les périodes électorales demeurent très sensibles et les élections constituent des facteurs générateurs de conflit engendrant ainsi des tensions de tout genre résultant essentiellement de la désinformation ou de la mauvaise information et durant lesquelles les medias sont appelés à jouer un rôle déterminant en toute impartialité, efficacité et professionnalisme, en vue d’accomplir la mission de la vraie information qui est la leur.
Cet exercice de collecte d’informations, exige parfois de mener des enquêtes, de parler avec des personnes concernées, d’impliquer certaines personnalités sensibles ou de braver certains dangers en vue de fournir des informations fiables au public.
Toutefois, la quête de l’information expose parfois les journalistes aux risques et dangers pouvant impacter tant sur leur profession que sur leur vie, mais peuvent aussi s’étendre aux personnes bénéficiaires de ces informations ou aux sources d’informations.
D’où la nécessité de mettre sur pied un mécanisme national de protection des journalistes.
La liberté de presse en péril en RDC
En RDC, comme dans presque tous les pays du monde, la liberté d’expression et de la presse ne s’exerce pas sans risque. Des rédactions sont suspendues ou fermées pour des délits dits de presse et des journalistes emprisonnés ou menacés pour avoir publié certaines informations.
Des menaces sont également proférées par des particuliers à l’endroit des journalistes. Certains, craignant pour leur intégrité physique ou leur vie, ont dû vivre en clandestinité ou quitter le pays.
Cet état des choses démontre à suffisance qu’il existe un réel besoin de protéger les medias et les journalistes tant sur le plan légal qu’individuel, de renforcer leur capacité en terme de techniques de collecte d’informations, de déontologie et éthique et aussi bien en matière de mécanismes de protection des journalistes.
Cet atelier de trois jours avait pour objet principal de sensibiliser les journalistes sur le rôle qu’ils doivent jouer dans un contexte électoral de tension et ainsi échanger avec les professionnels des médias sur l’impact du métier sur leur propre sécurité, sur celle de la population qui écoute de nuit comme de jour le travail quotidien de journalistes.
Le BCNUDH souhaite que les journalistes puissent travailler dans un environnement sécurisé pour donner les meilleures informations possibles au public et ce, dans les règles de l’art. Il souhaite également qu’aucun journaliste ne soit inquiété et qu’aucun organe de presse ne soit suspendu ou fermé.
Respecter le code de déontologie des journalistes
Le BCNUDH avait sollicité la contribution de OLPA, OMEC, UNPC, JED… afin de réfléchir ensemble sur le contexte dans lequel les journalistes congolais travaillent.
D’où la présence de Kasonga Tshilunde , président national de l’Union nationale de la presse du Congo(UNPC), Polydor Muboyayi , président de l’Observatoire des Médias congolais(OMEC), Scott Mayemba et Désiré Baere pour le compte de l’ONG Journaliste en Danger (JED), Alain Kabongo , secrétaire exécutif de l’Observatoire pour la liberté de la presse en Afrique(OLPA) parmi les intervenants.
Tshilunde a appelé les journalistes à respecter scrupuleusement le code déontologique des journalistes où il y a le devoir et obligations des professionnels des médias.
Alain Kabongo a expliqué que la liberté d’expression est la génitrice même du droit de l’information. Le droit d’information étant une des formes de l’exercice de la liberté de presse, corollaire même de cette liberté essentielle qu’est la liberté d’expression.
Pour lui, un bon journaliste a le devoir d’œuvrer en tout temps en faveur de la liberté dans la collecte, le traitement et la diffusion des informations, opinions, commentaires et critiques.
La défense de la liberté de presse est d’abord une affaire du journaliste lui-même, avant que les associations des journalistes et les institutions publiques ou prives s’en saisissent, a dit le secrétaire exécutif d’Olpa.
Cet atelier a été sanctionné par la remise de brevet aux participants.
Par Godé Kalonji