19 décembre : le compte à rebours déclenché
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Prenant l’opinion tant nationale qu’internationale à témoin face à l’interdiction de tenir son meeting, Tshisekedi invite tous les Congolais, toutes les plateformes, partis politiques, associations membres de la société civile, à une » mobilisation générale » jusqu’à la fin du mandat du pouvoir actuel
Au fur et à mesure que l’on s’approche de la date fatidique du 19 décembre 2016, la tension politique monte sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Intimidations, arrestations, menaces, enlèvements, intolérance, trahison… se multiplient dans le microcosme politique congolais.
La samedi 19 novembre dernier, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement a été empêché, pour la deuxième fois, après le 19 octobre dernier, de tenir son meeting dans l’espace situé entre l’avenue de l’Enseignement et le boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu.
Dans la soirée, une réunion de crise a été immédiatement convoquée autour d’Etienne Tshisekedi, président du comité des sages de cette méga plateforme de l’Opposition. Il était question d’examiner la situation de cette journée au cours de laquelle il fallait attribuer un 2e carton jaune au chef de l’Etat, lui rappelant qu’il n’a plus qu’un mois pour quitter le Palais de la nation.
Suite à cette deuxième interdiction de tenir son meeting, Etienne Tshisekedi a signé un communiqué de presse dans lequel il dit avoir déclenché le » compte à rebours de la fin du mandat de Joseph Kabila « . Ce, après échanges et délibération avec tout le comité des sages sur la situation dans différentes villes du pays.
» Le Comité des sages proteste contre l’interdiction générale et absolue des manifestations publiques pacifiques décrétée sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo, en flagrante violation de l’article 26 de la Constitution « , précise ce communiqué de presse.
Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement » fustige l’état d’urgence » décrété par le pouvoir en place pour confisquer les libertés du peuple au profit de la dictature.
Il invite tous les Congolais, toutes les plateformes, partis politiques, associations membres de la société civile, à une mobilisation générale, et » déclenche, à dater de ce jour, le compte à rebours de la fin du mandat du président de la République qui interviendra le 19 décembre 2016 à minuit, conformément à l’article 64 de la Constitution «
Le Rassemblement dit prendre à témoin l’opinion nationale et internationale que le chef de l’Etat et son régime sont prêts à toutes les dérives et entraves pour empêcher le peuple congolais de défendre la Constitution et exercer ses droits fondamentaux. » Le Rassemblement se prépare à toutes les éventualités pour affronter la dictature et défendre ses droits en recourant à toutes les voies que la Constitution lui autorise « , indique-t-on.
Lubumbashi : la résidence de Christian Mwando pillée
Le même samedi 19 novembre 2016, alors que le patriarche Gabriel Kyungu Wa Kumwanza était lui aussi empêché de s’adresser à la population à la place Square Forest de Lubumbashi, toujours dans le cadre d’un deuxième carton rouge, la résidence de Christian Mwando, cadre du Rassemblement et membre du G7, a été saccagée par un groupe d’individus non encore identifiés.
On compte également d’énormes dégâts matériels, vitres cassées, véhicules endommagés. Beaucoup de membres de l’UNAFEC ont été interpellés. L’ancien ministre provincial des finances du Katanga qui dénonce cet acte de sabotage, exige que justice soit faite et que les auteurs de cette barbarie soient déférés devant les juridictions compétentes.
Des sources renseignent que plusieurs autres arrestations ont été opérées à Goma, Beni, Bukavu… où des manifestations pacifiques de l’Opposition étaient également prévues, dans le but de lutter pour le respect de la Constitution.
Par LM