Te Deum en l’honneur du Roi des Belges : L’ambassadeur de Belgique souligne la particularité des relations belgo-congolaises
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A propos de l’actualité politique, Bertrand de Crombrighe a préféré donner sa langue au chat
La communauté belge de Kinshasa et les amis de la Belgique ont célébré la fête du Roi des Belges par le Te Deum qui a été organisé mardi 15 novembre 2016 à la cathédrale sainte Anne de la commune de la Gombe. Ce, sous la houlette de l’ambassadeur de Belgique en RDC, Bertrand de Crombrighe.
Traditionnellement, la fête du Roi des Belges est célébrée le 15 novembre de chaque année, et enjolivée par un Te Deum auquel prennent part des personnalités politiques de marque et de nombreux invités, amis de la Belgique, aux coté des Belges résidants à Kinshasa.
La cérémonie de mardi a été marquée par deux temps forts : l’homélie du célébrant de l’office religieux et le mot de circonstance prononcé par l’ambassadeur.
La date du 15 novembre ayant coïncidé avec celle où le chef de l’Etat Joseph Kabila a prononcé son discours sur l’état de la nation devant le congrès (Assemblée nationale et Sénat réunis), l’opinion publique congolaise, plus particulièrement la presse, attendait un mot de l’ambassadeur sur ce discours que le chef de l’Etat congolais venait de prononcer quelques heures plus tôt.
Bertrand de Combridge a préféré se limiter à l’excellence des rapports que Belges et Congolais entretiennent. De nombreux Congolais exercent de hautes fonctions dans plusieurs secteurs de la vie économique belge, vice et versa.
Que Belges et Congolais s’appellent souvent frères, sœurs, ou même oncles, est chose normale, a-t-il laissé entendre. Pas mal de Congolais sont nés et vivent en Belgique. A l’inverse, beaucoup de Belges ont vu le jour en RDC. Raison certainement pour laquelle le Roi Philippe appelle le vœu de bon vivre ensemble.
L’ambassadeur a reconnu implicitement que les relations entre la Belgique et la RDC ont souvent évolué en dents de scie, et même butées aux problèmes discriminatoires et de mauvaise gouvernance. Les deux peuples cependant les ont toujours surmontés. Belges et Congolais sont généreux entre eux, a constaté l’ambassadeur.
Pour revenir sur le silence de l’ambassadeur au sujet du discours de Joseph Kabila sur l’état de la nation, il faut rappeler que l’Union européenne dont la Belgique est membre tient mordicus à l’instauration d’un Etat de droit et le respect de la Constitution en RDC.
Ce qui implique ipso facto le respect de la liberté d’expression et d’association. Le chef de l’Etat congolais ayant stigmatisé ce qu’il a qualifié d’ingérence des puissances étrangères sur les affaires congolaises, l’ambassadeur de Belgique a, dès lors, jugé utile de mettre sa langue en poche pour ne pas, croirait-on, réveiller le chat qui dort.
Bertrand de Combridge qui n’ignore pas que les relations belgo-congolaises ont souvent été tendues, s’est abstenu de jeter de l’huile au feu pourtant éteint. En réalité, l’ex puissance coloniale insiste sur la mise en œuvre effective de la démocratie dans l’ancienne colonie belge, en plus de la bonne gouvernance qu’elle appelle de tous ses vœux. Malheureusement, la RDC refuse de s’inscrire dans cette logique.
Pour tout dire au sujet de la fête du Roi, tout s’est passé comme prévu, dans l’ordre. L’Ambassadeur a remercié tout le monde venu assister à l’office religieux sans omettre les sponsors qui ont largement contribué à la réussite de la soirée.
Par GO