Pour le président de la République, le problème des dates électorales concerne la Ceni. Quant à un éventuel troisième mandat, il dit n’avoir jamais manifesté cette intention. Concernant les prisonniers politiques, ils n’existent pas

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a animé, hier lundi 14 novembre 2016, son dernier point de presse en tant que ministre des Médias du premier ministre Augustin Matata Ponyo qui a déposé sa lettre de démission à Joseph Kabila, conformément aux résolutions du dialogue de la cité de l’Union africaine.

Le clou de cette dernière rencontre officielle avec la presse tant nationale qu’internationale a été la restitution de la rencontre de samedi 12 novembre dernier, au Palais de la Nation, entre le président Joseph Kabila et la délégation des 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Selon Lambert Mende, l’objet de cette mission du Conseil de sécurité était de « s’imprégner des progrès en matière de stabilisation politique de la République démocratique du Congo compte tenu de l’importance de ce pays pour l’Afrique et le monde, et conforter les acquis réels engrangés de manière indéniable… ».

Le porte-parole du gouvernement soutient que ces diplomates ont félicité Joseph Kabila ainsi que les institutions congolaises pour les efforts consentis afin de consolider l’unité nationale.

Dans son intervention, apprend-t-on, le Représentant permanent de la France aux Nations Unies a évoqué le point relatif à la restriction des espaces de liberté, allusion faite aux prisonniers politiques, à l’interruption du signal de RFI et Radio Okapi.

D’autres ont souhaité avoir des précisions sur la date de la prochaine élection présidentielle, ainsi que des assurances quant à l’éventualité ou non d’un troisième mandat à la tête de la RDC.

En réponse à ces préoccupations, Joseph Kabila a recommandé à ses visiteurs de se départir de ses œillères, d’abandonner les à-priori dans leurs analyses sur la situation en RDC, et de faire preuve d’un sens plus élevé d’ouverture d’esprit afin de « mieux écouter les Congolais pour apprendre, au lieu de s’amener en donneurs de leçons car il serait extrêmement présomptueux de prétendre connaitre les détails d’une situation on ne peut plus complexe à partir des bureaux de New-York ».

Il leur a demandé de « s’abstenir de faire des déclarations tapageuses susceptibles de compromettre la réussite de votre noble mission ».

Abordant la question des dates des élections et d’un éventuel troisième mandat, le chef de l’Etat s’est dit surpris de constater, d’une part, que la question des dates lui soit adressée, alors que c’est une prérogative constitutionnelle de la Ceni.

Il a signalé que la Ceni a travaillé à ce sujet avec des experts commis par les Nations Unies, l’OIF et de certaines Ong américaines spécialisées en la matière, avant de proposer des dates aux parties prenantes au dialogue politique.

Quant aux prisonniers politiques, Kabila a demandé qu’on lui présente une liste desdits prisonniers pour procéder à un examen utile des décisions éventuelles, « sur base des faits et non des allégations… ».

En ce qui est de la coupure du signal des radios Okapi et RFI, le chef de l’Etat a exprimé sa volonté de maintenir les meilleurs rapports avec la Monusco, s’agissant de la Radio Okapi. Il a déploré que ce média s’écarte de manière systématique de sa mission pour devenir une radio « partisane ».

Avec RFI, « l’instrumentalisation de cette chaîne aux fins de manipuler l’opinion en véhiculant de fausses informations sur la RDC, a poussé les autorités compétentes à prendre, à maintes reprises, des mesures conservatoires qui peuvent être justifiées pour tout Etat.

Rencontre Kabila-Tshisekedi

Un ambassadeur a demandé à Kabila s’il peut accepter une rencontre directe avec Etienne Tshisekedi. Le président de la République lui a répondu positivement, à en croire Mende. Il aurait même donné son numéro privé à ce diplomate pour qu’il le transmette, à son tour, au président de l’Udps, en vue d’un contact téléphonique.

Par LM