Vainqueur avec AC Léopard de Dolisie cette saison du championnat et de la Coupe du Congo-Brazzaville
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Guillaume Ilunga : « Nous souhaitons aller loin en Afrique »
Entraîneur de football diplômé et confirmé de la République démocratique du Congo, instructeur FIFA/CAF, Guillaume Ilunga a triomphé cette saison sur deux fronts avec l’Athletic Club Léopard de Dolisie sur l’autre rive du fleuve rive du fleuve Congo. Au championnat et la Coupe du Congo Brazzaville.
Un exploit qu’il avait réalisé la première fois en 2012-2013 avec Diables noirs, un club de la capitale du même pays. En vacances – et en prospection- à Kinshasa, le technicien fait le bilan de sa première année chez les Fauves du Niari et fait une projection à court terme de ses ambitions avec le club de Remy Ayayos.
Quel bilan brossez-vous de votre première saison à la tête del’AC Léopard de Dolisie ?
Guillaume Ilunga : J’ai pris cette équipe en cours de saison, à la 8ème journée de la phase aller, nous avons eu à la conduire jusqu’à la fin de cette saison. Nous avons eu à diriger 30 rencontres dont 26 victoires, 3 nuls et une seule défaite. C’est sans compter la Coupe du Congo où nous avons joué au total 11 matches.
Dix matches des éliminatoires, le onzième de la finale. Donc, un total de 41 matches. Dans la phase de poules, nous n’avons eu que 2 matches nuls. Ce qui fait 5 nuls au total et le reste, des victoires. Cela nous a valu le titre de champion du Congo et de vainqueur du championnat national.
Comment expliquez-vous ce résultat ?
Guillaume Ilunga : Ce n’est pas le fruit du hasard. Quand je suis arrivé à la tête de cette équipe, j’ai eu la grâce de retrouver des joueurs que j’avais eu à encadrer dans Diables noirs et ici en République démocratique du Congo au niveau des équipes d’âge. Des joueurs comme Hervé Lomboto, Mukenga, Tshishik Ntela, Ebunga.
Ce sont des joueurs que nous avons encadré chez les U-17, les U-20, dans V.Club, Cilu, à l’équipe du CHAN en Afrique du Sud en 2014. Ce qui fait que le message passait facilement auprès des joueurs. Je leur ai dit : « C’est ensemble que nous allons perdre, c’est ensemble que nous devrons gagner. Chacun doit apporter un plus par rapport à ce qu’il donnait avant ». Ils ont compris que chacun devait se remettre au travail, chacun devait mouiller le maillot. C’est le fruit d’un travail d’équipe. En plus, monsieur Remy Ayayos Ikonga, le président du club, m’a fait confiance.
Je profite de cette occasion pour le remercier. Il m’a demandé de l’aider à rentrer à la compétition africaine que le club n’avait plus retrouver depuis 5 ans. Il n’avait plus remporté de titre depuis 2012. Il fallait donc d’abord atteindre l’objectif que le président avait fixé. C’est comme ça qu’il a mis tous les moyens à notre disposition. C’est comme ça qu’ensemble, nous avons récolté ce résultat.
L’année prochaine, vous allez en Afrique avec les mêmes joueurs au auriez-vous à renforcer l’équipe ?
Guillaume Ilunga : Il n’y aura pas de changement radical. Sur 33 joueurs, nous avons eu à maintenir 21 parce qu’à chaque compétition correspond un type de joueurs. L’AC Léopard est une équipe habituée à jouer les phases de poules et à atteindre le carré d’as au niveau des compétitions de clubs.
Mais, depuis 2013, Léopard ne parvient plus à se qualifier. C’est ainsi que nous sommes obligés de chercher quelques perles rares qui sont capables de nous amener à ce niveau-là. Voilà ce qui justifie ma présence à Kinshasa. Bientôt, je vais descendre à Lubumbashi, j’irai en Zambie pour prendre contact avec certains joueurs que nous voulons voir venir nous apporter un plus. Et, surtout, n’oubliez pas que la République démocratique du Congo est champion du CHAN. Dans cette équipe-là, il y a aussi des joueurs capables de monnayer leur talent.
Vous jouez l’Afrique l’année prochaine avec quel objectif ?
Guillaume Ilunga : Le président Ayayos veut d’abord que l’équipe atteigne la phase de poules parce que cette phase permet de rôder les plus jeunes, le moins expérimentés en attendant de viser haut. Mais, en tant que technicien, on souhaite oser aller plus loin puisque Léopard a déjà été champion de la Coupe de la Confédération.
Il suffit seulement d’avoir assez de moyens, surtout des moyens humains. Des joueurs qui sont capables de nous amener au sacre. Car ceux qui disputent des finales, ceux qui sont sortis champions ne viennent pas de la planète Mars.
Après Diables noirs de Brazzaville, vous êtes maintenant dans l’AC Léopard de Dolisie. Qu’est-ce qui fait que l’entraîneur Guillaume Ilunga préfère manifestement la République du Congo ?
Guillaume Ilunga : C’est un problème de confiance. C’est un problème aussi de crédibilité.
Au Congo-Brazza, il y a des dirigeants qui comprennent que le football n’est pas le fruit du hasard. Le football a certains préalables qu’il faut savoir remplir. Et, ils nous font confiance, ils nous donnent des moyens, ils nous donnent le temps de travailler. C’est un problème de crédibilité. Nous avons une certaine notoriété que nous avons eu à acquérir au niveau de ce pays-là après notre passage et le résultat réalisé en 2012-2013 dans Diables noirs.
Quelles sont les difficultés pour un entraîneur congolais de Kinshasa à Brazzaville ?
Guillaume Ilunga : Les difficultés, c’est quand tu n’es pas sérieux. Là, l’entraîneur, on lui donne des moyens, on le met dans de bonnes conditions. Le problème, c’est de savoir se maîtriser parce que tu peux trouver des moyens que tu n’arrives à avoir ici au pays. Si ces moyens te montent à la tête, tu tombes dans la distraction.
C’est question seulement de savoir garder les deux pieds sur terre. Il faut savoir se maîtriser parce qu’il y a beaucoup d’argent, ce sont de grandes personnalités ; si tu ne sais pas te mettre à la hauteur des clubs que tu encadres, c’est là que tu vas te casser les dents. C’est un problème de crédibilité morale de chaque individu.
Quel est le plus grand souvenir de l’entraîneur Ilunga au Congo Brazzaville ?
Guillaume Ilunga : Le plus grand souvenir, c’est la première saison que j’avais effectuée avec Diables noirs. Aussitôt rappelé en 2011, j’ai eu à remporter le premier trophée avec ce club. C’était face à Léopard de Dolisie l’année où il est sorti champion d’Afrique.
C’est nous qui lui avons ravi la coupe du championnat national à Pointe Noire. Diables noirs ne parvenait plus à battre Léopard depuis 10 ans. C’est à partir de ce résultat que j’ai été connu. Ce qui m’a valu la confiance du président Remy Ayayos.
Et le mauvais souvenir ?
Guillaume Ilunga : C’est d’avoir été chassé comme un chien par les dirigeants de Diables noirs, sans être payé, après avoir abattu un travail des Titans. Jusqu’aujourd’hui, c’est un dossier qui est au niveau de la FIFA, du TAS. Même les autorités de la Fédération congolaise de football association le savent. C’est la tâche noire, la grande déception.
Quel message adressez-vous aux sportifs de l’AC Léopard de Dolisie ?
Guillaume Ilunga : C’est question qu’on fasse confiance à l’équipe, qu’on croit en nos joueurs, qu’on les mette dans de bonnes conditions. Qu’on nous apporte des critiques objectifs, constructifs.
Le travail que nous produisons, c’est pour le public, pour nos supporters. C’est à eux de nous prodiguer des conseils afin que nous amenions très loin cette équipe.
(Propos recueillis par JC Lomboto)