Après François Muamba Tshishimbi : Ntumba Luaba quitte Kabila et critique le sommet de Luanda
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Pour lui, le soutien apporté au chef de l’Etat congolais viole le protocole de la CIRGL sur la démocratie
Le professeur Alphonse Ntumba Luaba, ancien secrétaire général de la Conférence internationale sur la Région des Grands-Lacs (CIRGL), vient de claquer la porte de la Majorité présidentielle (MP), quelques mois après François Muamba Tshishimbi qui coordonnait le mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. Aussitôt qu’il a quitté Kabila, l’homme a rendu visite, le week-end dernier, à Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, à Limete.
« J’ai rendu une visite de courtoisie à un grand-frère qui mène un combat pour le respect de la Constitution », a-t-il lâché au sortir de la résidence du sphinx située sur la 10ème Rue/Résidentiel, avenue Pétunias.
Néanmoins, il a souligné n’avoir pas de couleur politique, œuvrant ainsi dans la société civile. Des départs qui ne font que s’accumuler, présageant ainsi un mauvais augure dans le camp présidentiel, en cette période particulièrement compliquée où chaque famille politique a plus besoin de l’unité et de cohésion pour faire face aux enjeux politiques complexes de l’heure.
De passage, dimanche 30 octobre dernier, sur les ondes d’une radio périphérique, Ntumba Luaba a fait savoir que le soutien apporté par les chefs d’Etat de la CIRGL, réunis récemment à Luanda, en Angola, n’est pas conforme au protocole de cette organisation sur la démocratie et la bonne gouvernance.
«Je peux me demander pourquoi la CIRGL n’a pas voulu se référer au protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance qui parle des périodes d’organisation des élections et qui demande à ses Etats-membres de faire en sorte que les élections respectent les périodes telles que fixées par la Constitution de façon à ce que le chef de l’Etat soit élu pendant ces périodes-là, et même le contentieux électoral soit vidé à temps pour que le nouveau président élu s’installe dans le délai constitutionnellement fixé», a déclaré l’ancien secrétaire général de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs CIRGL.
Ntumba Luaba pense que le sommet de Luanda, tenu le 26 octobre dernier, a tout simplement choisi d’ignorer le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CIRGL dont quelques chapitres traitent de l’organisation des élections dans les délais constitutionnels.
Il attribue l’attitude des chefs d’Etats de la CIRGL au manque de culture des textes.
Au sommet de Luanda, le président angolais et président en exercice de la CIRGL, José Edouardo Dos Santos, avait salué l’accord signé à l’issue du dialogue politique qui renvoie l’élection présidentielle en 2018 alors qu’elle devait être organisée en 2016, conformément à la Constitution de la RDC.
Signalons qu’Alphonse Ntumba Luaba a été député national, vice-ministre de la justice sous Laurent-Désiré Kabila, ministre des Droits Humains et secrétaire général du gouvernement de transition. En 2002, en tant que ministre des Droits humains, lui et sa suite avaient été pris en otage durant quelques jours en Ituri par Thomas Lubanga et sa milice de l’Union des Patriotes Congolais (UPC).
Par YHR