Primature : forte agitation dans l’opposition pro dialogue
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Les opposants « dialoguistes » s’entredéchirent pour remplacer Matata Ponyo
Dans huit jours, selon l’accord politique signé le 18 octobre à la cité de l’Union africaine, sanctionnant la fin du dialogue, le premier ministre devra être connu pour succéder à Augustin Matata Ponyo pour une nouvelle période de transition devant prendre fin en avril 2018 par l’élection du président de la République.
Cet accord conclu par quelques Congolais avec la facilitation du Togolais Edem Kodjo, et rejeté par l’ensemble de la population, veut que ce premier ministre soit issu de la classe politique de l’Opposition.
Et comme une importante partie de l’Opposition n’a pas siégé à ce forum, ses préalables n’ayant pas été rencontrés, cette offre ne concerne que l’infime frange qui a accepté d’aller à la cité de l’Union africaine. Du coup, une forte agitation s’observe dans cette opposition « pro dialogue » dont les acteurs se bousculent le poste de Matata Ponyo.
Selon un des proches de Vital Kamerhe qui a également pris part à ces pourparlers boycottés par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, Léon Kengo n’est pas la personne indiquée pour remplacer Matata. Car, l’accord dit que le premier ministre doit venir de l’Opposition. Or, selon lui, les membres du parti de Kengo sont dans les institutions du pays, du gouvernement au parlement.
Et lui-même est président du Sénat. Donc, il est du camp de Kabila, estime ce proche de Kamerhe qui travaillait, auparavant, au Palais de la Nation, avant d’être chassé comme un malfrat à cause d’une présumée affaire de malversation financière.
Il s’est aussi acharné sur Me Azarias Ruberwa qui, poursuit-il, n’a aucun poids politique. Allusion faite à ses résultats lors de la présidentielle de 2006, ne représentant que l’ombre de lui-même. En plus, renchérit-il, Ruberwa a participé au dialogue en tant que « personnalité ». Et le placer à la primature, à l’en croire, « ce n’est pas reconnaitre tout le travail abattu par Kamerhe qui a pesé de tout son poids pour que ce dialogue ait lieu ».
Dans cette confusion, Ne Muanda Nsemi soutient que l’oiseau rare soit tiré de l’Ouest de la République démocratique du Congo. Jean-Lucien Bussa estime qu’il a le profil requis pour occuper ce prestigieux poste, Steve Mbikayi ne veut pas voir Kamerhe briguer cette fonction, Samy Badibanga envie également ce fauteuil…
C’est face à cette multitude de candidatures que cet allié de l’UNC, propriétaire d’une chaine de télévision fermée par le pouvoir en place, s’est lancé dans une sorte de diatribe, critiquant amèrement et violemment tous les potentiels adversaires de Vital. Mais le dernier mot revient à Joseph Kabila.
Ceci est une preuve de plus que l’accord du 18 octobre n’a pas résolu la crise en République démocratique du Congo, alors que la date fatidique du 19 décembre 2016, marquant la fin du mandat constitutionnel de Joseph Kabila à la magistrature suprême, approche.
Et rien n’est fait pour résoudre, en temps voulu, la question électorale. Car, s’il faut attendre encore deux ans, la situation risque de devenir explosive. Il est donc urgent de mettre en place rapidement un autre cadre de concertation pour réfléchir sur comment organiser des élections en 2017 au plus tard.
Par LM