Dialogue du Camp Tshatshi : Qui prendront les ministères de souveraineté ?
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La perspective d’une équipe gouvernementale pléthorique alarme déjà
Après le Dialogue commandité et commandé par la Majorité présidentielle suivi par la signature de l’accord qui a couronné celui-ci, l’heure est à présent à la formation d’un gouvernement dit d’Union nationale de Transition, (GUNT). En vue de mettre en place cette nouvelle équipe de l’exécutif central, Joseph Kabila a déjà amorcé ses consultations, aidé de son braintrust constitué de ses collaborateurs les plus proches !
Ainsi que les médias du pays l’avaient annoncé il y a quelques mois, le vrai objectif poursuivi par les commanditaires du Dialogue qui vient de clore ses portes à Kinshasa était de se partager des postes ministériels en vue de briser la dynamique du front qui soutenait la constitution et trouver, enfin, une porte de sortie sur une nouvelle possibilité pour Joseph Kabila de rester aux affaires après l’échéance tant redoutée du 19 décembre 2016 !
La première partie de cet objectif est en train de se réaliser, à travers les postes ministériels à partager en récompense pour les éminents services rendus au régime politique en place, à savoir l’acceptation de prendre part au dialogue qui était déjà controversé et rejeté par l’immense majorité de Congolais et la signature du fameux accord politique permettant l’ouverture d’une énième transition en RDC !
Comme on le sait déjà, le prétendu gouvernement d’union nationale de transition (GUNT) comprendra en tout 60 postes et sera dominé par la famille politique de Joseph Kabila (Majorité présidentielle) qui comprendra un Premier Ministre. Sorti des rangs de l’opposition inféodée totalement à la cause de ladite famille, ce premier ministre aura à jouer le rôle d’une simple soupape de sécurité au régime en place face aux exigences de représentativité soutenue par la communauté internationale, le vrai pouvoir devant être exercée par le noyau dur de la Majorité avec à sa tête Joseph Kabila en personne !
Au sein de l’équipe de 60 siègeront 4 Vice-Premiers ministres dont 2 de la Majorité présidentielle. Les deux autres appartenant respectivement à la fameuse opposition de partage et à la Société civile de la même obédience. On remarque aussi qu’il y aura 39 ministres et 18 Vice-ministres. C’est bien bon mais la question fondamentale ici est de savoir comment seront répartis les ministères de Souveraineté, à savoir les ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de la Défense nationale et celui des Finances !
Le train de vie de l’Etat pose toujours problème
Mais ce n’est pas tout car les fameuses forces vives auxquelles on attribue 10 postes ministériels ne se définissent pas clairement par rapport aux autres composantes du microcosme sociopolitique de la RDC.
Il y a lieu cependant de rappeler que de tous temps lesdites forces politiques qui sont une invention pure et simple du régime politique de Mobutu sont de sous-composantes de la Majorité présidentielle sous Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila par le truchement desquelles le pouvoir se surreprésente dans toutes les institutions en RDC.
Enfin, il y a la fameuse nécessité de réduire sensiblement le train de vie de l’Etat en RDC. Au nom de quelle morale politique le régime en place au pays forme un gouvernement de 60 membres qui contredit étrangement ladite nécessité qui est jusqu’à ce jour le cheval de bataille du gouvernement de la République ? Y a-t-il eu du jour au lendemain une amélioration sensible de la conjoncture économique qui justifierait cette nouvelle propension aux dépenses ostentatoires ? Sujet à débat.
Par Bamporiki Chamira