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L’album  » 13ème Apôtre  » peine à convaincre, Koffi pense qu’il faut encore accorder 13 ans à cet opus

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L’album  » 13ème Apôtre  » peine à convaincre, Koffi pense qu’il faut encore accorder 13 ans à cet opus

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Sorti le 13 octobre 2015 à 13h00, l’album 13ème Apôtre, le tout dernier de la méga star africaine Koffi Olomidé, a totalisé une année il y a de cela quelques jours. Un album riche en valeurs artistiques, tant sur le plan vidéo qu’audio. Néanmoins, si cette œuvre a réussi à s’imposer sur le plan international, au point d’occuper des places de choix dans différents hits parades étrangers, tel n’est pas le cas dans la ville de Kinshasa, capitale de la musique africaine.

Au début, 13ème Apôtre avait pris une vitesse de croisière très impressionnante, surtout avec le marketing qui a précédé sa sortie. Tout le monde voulait l’écouter. Surtout quand on sait la rigueur de l’artiste dans la réalisation de ses œuvres.

Effectivement, les mélomanes de la bonne musique ne sont pas déçus après avoir pénétré cet opus de haute qualité artistique. Son clip générique, intitulé « Selfie », a fait le tour du monde, jusqu’à atteindre d’autres grandes stars du football mondial qui ne se sont pas du tout empêchées d’exhiber quelques pas de la danse « Ekoti te », ou encore « Kanga nga photo, buka kingo… ».

L’album avait occupé, pendant près de trois mois, la première place au hit parade congolais, détronnant ainsi « Anapipo », le spectaculaire tube de Fabregas dit Maestro, transfuge de Wenge Musica Maison Mère, avec la fameuse danse « Ya Mado » qui met en exergue la beauté de la femme africaine ponctuée de ses rondeurs naturelles.
Après, « 13ème Apôtre » a perdu du terrain. Pour d’aucuns, cela serait dû à son coût élevé. 25$US ici, 30$US ailleurs, ce qui n’est pas à la portée de la bourse des Congolais dont le produit intérieur brut est de moins d’1$US le jour.

Il faut également noter que le décès du chanteur Papa Wemba Bakala Diakuba 100% star, le 24 avril de cette année, a également pesé sur la descente aux enfers du dernier album de Koffi Olomidé. L’actualité était, désormais les obsèques du patron de Viva La Musica qui a quitté la terre des hommes dans un pays étranger, et dans des circonstances difficiles à accepter, en pleine scène, micro à la main, devant ses nombreux fanatiques ivoiriens.

Tous les regards des amoureux de la bonne musique étaient tournés vers le Palais du peuple où la dépouille de l’illustre disparu était exposée pendant trois jours.

En plus, le fait, pour la famille biologique, d’interdire à Koffi Olomidé de venir s’incliner devant le corps de son mentor, avait créé une autre polémique. A la place de s’intéresser au dernier album du Grand Mopao, les gens ont préféré suivre de près si ce dernier effectuerait le déplacement du Palais du peuple et braver la décision de la famille du défunt, principalement la veuve Amazone.

Aussi, quelques jours seulement après le départ de Papa Wemba, lui-même Koffi a perdu son propre père biologique. Deux deuils simultanés à Kinshasa qui ont fait qu’on oublie momentanément l’album du Grand Mopao, comme tous les autres sur le marché.

La politique s’en mêle

Il faut aussi noter que juste après les obsèques de Bokul Papa Wemba, les Congolais de Kinshasa et d’ailleurs étaient, désormais, préoccupés à suivre de près les évènements politiques en République démocratique du Congo.

Il s’agit, entre autres, du retour d’Etienne Tshisekedi au pays, le 27 juillet 2016, après plus de deux ans passés à l’étranger pour des raisons médicales. Ensuite, les deux grands meetings de la Majorité présidentielle (le 29 juillet 2016 au stade Tata Raphaël) et de l’Opposition (le 31 juillet 2016 sur l’avenue de l’Enseignement).

Après cela, c’était des tractations autour de la tenue du dialogue politique congolais voulu inclusif. Puis, s’en est suivi le pré-dialogue, allusion faite aux travaux préparatoires de ce forum, à Béatrice Hôtel, à Kinshasa, avant le dialogue proprement dit, du 1er septembre au 18 octobre, à la cité de l’Union africaine.

L’agression sur sa propre danseuse

Un autre évènement qui a terni l’image du Quadra Koraman, c’est son agression sur sa propre danseuse, le 22 juillet dernier, au Kenya, alors qu’ils étaient à l’aéroport de Nairobi avec tout le Quartier Latin, en provenance de la République démocratique du Congo.

Le chanteur Koffi Olomidé qui a donné un violent coup de pied dans le bas-ventre de sa danseuse, a été expulsé du Kenya pour ce geste, puis inculpé pour « coups et blessures volontaires » à Kinshasa, incarcéré le 26 juillet à la Prison centrale de Makala pendant une semaine, avant d’être libéré sous caution. La vidéo de cet acte barbare avait fait le tour du monde en un clin d’œil à travers les réseaux sociaux.

Au point que les femmes de la Côte d’Ivoire, du Kenya et de la Zambie ont symboliquement brûlé ses produits pour dire « non » à ce geste posé sur une femme. Le producteur qui l’avait invité pour un concert à Zambie a dû annuler ce rendez-vous, en soutien à toutes les femmes du monde qui se sont senties touchées. Tous ces évènements ont ralenti le rythme de la montée en flèche de l’album 13ème Apôtre qui peine, jusqu’à ce jour.

13 ans pour faire accepter « 13ème Apôtre » !

Considéré comme une des légendes vivantes de la scène musicale africaine, Koffi Olomidé, patron du Quartier Latin et de « Koffi Central », a déclaré dans une interview accordée à un confrère, qu’il est trop tôt pour donner un bilan sur cet album, au regard de sa dimension.

« J’avais dit qu’il faut donner, au moins, 13 ans à cet album car chacune des chansons va se muer en une institution. Aujourd’hui, tout le monde écoute « Symposium », « Cobetox », « Chérie ya moto », « Loyenge »… et ça va continuer. C’est un répertoire de 40 chansons, j’ai le temps.

Il faut signaler que l’album a totalisé 9 millions des vues en moins d’un an, c’est du record battu. Et c’est du nouveau au Congo. Ce qui est évident, bon nombre de ceux qui ont atteint 10 millions, ce n’était pas en moins d’un an, il y a Fally Ipupa qui a fait 7 millions en un an.

Et d’ajouter, « je ne sais pas si je peux appeler ça succès, parce que moi mes albums ne font pas du succès comme la saison sèche qui passe. Ils demeurent bons et présents à n’importe quelle époque. Jusqu’à ce jour, si quelqu’un écoute « Diva », « Loyenge », il est toujours content. Et ce sera pareil jusqu’en 2030.

Aujourd’hui, j’ai entendu certaines personnes dire que dans cet opus, je n’adore que deux ou trois chansons. Je vous dis un peu de patience. Dans 13 ans, vous finirez par aimer le tout. Chacune des chansons constitue tout un programme pour chacun.

Il faut noter que Koffi Olomidé prépare un nouveau maxi-single baptisé « Nyataquance », dans lequel il sera mis en exergue la danse « Danse Ya ba Boss », qui rappelle d’ailleurs « La Danse du président » de la chanteuse congolaise aux dimensions internationales Barbara Kanam.

Par LM

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