Dialogue inclusif : E. Kodjo s’entête, la CENCO insiste !
Partager
Forum censé réunir les Congolais de toutes les tendances autour d’une table en vue de décrisper le climat politique et de baliser la voie pour l’organisation des élections dans un contexte détendu, le dialogue politique qui se déroule depuis un mois à la cité de l’Union africaine sous la facilitation du Togolais Edem Kodjo est sur le point d’accoucher d’une souris. Car, les résolutions qui sortiront de ces assises ne seront pas opposables à tous les Congolais.
Du moins à l’Eglise catholique qui vient de suspendre sa participation à ce forum, ainsi au Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. Ces dernières conditionnant leur participation à ces assises à certains préalables que le pouvoir en place refuse de prendre en compte.
Devant l’entêtement du facilitateur togolais et du pouvoir organisateur à persévérer sur la mauvaise voie porteuse de germes de frustrations et de conflits, les Evêques de l’Eglise catholique Romaine réunis au sein de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) vient de tirer une fois encore la sonnette d’alarme en s’appuyant sur la conviction selon laquelle « seul un dialogue inclusif dans le respect du cadre constitutionnel constitue le cadre indiqué de résolution de la crise née du blocage du processus électoral qui risque d’embraser notre beau pays ».
C’est ce qu’indique la mise au point faite le week-end dernier par la CENCO au sujet de la suspension de sa participation au dialogue qui se déroule à cité de l’UA, près du camp militaire Tshatshi, dans la commune de Ngaliema.
Dans cette mise au point, la CENCO justifie la suspension de sa participation à ces assises par le fait que « malgré son plaidoyer, le dialogue continuait à souffrir de l’absence des familles politiques qui ont pu faire adhérer une bonne partie de la population à leurs thèses »
Les Evêques catholiques soulignent aussi que « les tristes évènements du 19 et du 20 septembre qu’ils ont condamnés à juste titre ont démontré à suffisance qu’une bonne partie de nos concitoyens ne se sentiront pas concernés par le compromis issu de ce dialogue quelles qu’auront été les résolutions. La crise n’aura donc pas été résolue ».
Le vrai dialogue sans Kodjo ?
Face à cette situation, la CENCO a trouvé sage de suspendre sa participation au dialogue, afin de « travailler à obtenir un large consensus et les conditions d’un dialogue inclusif garant de la paix escompté dans notre pays ». Par cet acte, l’Eglise catholique dit ne pas vouloir jeter le discrédit sur le dialogue en cours, mais être animée par le souci de « sauver ce dialogue souhaité par toutes les parties et dont la CECO a toujours été et reste l’un de grands défenseurs ». Et d’ajouter : « pour la RD Congo, la CENCO n’aura jamais de cesse, elle ne se taira jamais jusqu’à ce que la justice dans notre pays brille comme la lumière et la prospérité comme une lampe ».
Dans sa mise au point, la CENCO fait également allusion aux contacts qu’elle a eus avec les uns et les autres et dont elle retient qu’il y a encore des efforts et sacrifices à faire aussi bien par la majorité au pouvoir, que par le rassemblement de l’Opposition pour atteindre ce noble objectif
Dans son pragmatisme, la CENCO ne se prive pas d’encourager au stade actuel la poursuite des travaux du dialogue en cours tout « en recommandant que soient pris en compte les fondamentaux qu’elle a toujours défendus et qui ont été repris dans son dernier communiqué du 20 septembre 2016.
Les Evêques catholiques s’engagent aussi à demander au Rassemblement de l’Opposition qui tiendra un Conclave dans quelques jours d’apporter ses propositions d’amendements dans le respect de la Constitution et le souci de construire la paix ».
La CENCO affirme aussi souhaiter « vivement que soit mis en place le plus tôt possible, un cadre inclusif qui permettrait de trouver un compromis acceptable par tous ». Car, pour les Evêques, seul un cadre inclusif constitue la garantie d’une paix solide et durable dont le pays a besoin.
De l’avis de nombreux observateurs, ce cadre inclusif tant souhaité pour amender le travail qui se fait à la cité de l’UA ne pourra se faire qu’avec un facilitateur neutre. Le Togolais Edem Kodjo dont la partialité n’est plus à démontrer ayant failli à cette mission.
Dans sa mise au point, la CENCO juge la situation urgente et grave. C’est pourquoi elle exhorte ceux qui ont le pouvoir à prendre de la hauteur en posant des gestes de grandeur qui débloqueraient la situation actuelle pour le bien supérieur de la Nation congolaise.
La CENCO accueille enfin avec joie l’exhortation judicieuse du pape François lors de son entretien avec le chef de l’Etat congolais au Vatican, le 26 septembre 2016, et s’engage à continuer à soutenir sans relâche un « dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix » en République Démocratique du Congo.
Par DMK