Initialement prévu pour 15 jours; Dialogue : un mois de gâchis !
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Près de 300 délégués à ces assises non inclusives sont pris en charge par le trésor public, alors que le gouvernement de la RDC prétend n’avoir pas de moyens financiers pour organiser les élections dans les délais.
1er septembre-1er octobre 2016. Cela fait un mois jour pour jour depuis que le dialogue politique censé résoudre la crise politique qui secoue la RDC se déroule à la Cité de l’Union Africaine, dans la commune de Ngaliema, sous la conduite du facilitateur togolais Edem Kodjo.
Un mois après, Edem Kodjo et ses amis de la Majorité présidentielle (Mp) n’ont pas pu conclure ces assises comme prévu dans deux semaines en signant le fameux « Accord Politique » dont le projet a été distribué aux participants.
Selon la feuille adoptée lors des travaux du comité préparatoire du dialogue, ce forum devait avoir une durée de 15 jours à partir de la date de la première réunion.
Bien que ce document accorde au facilitateur le pouvoir de fixer une durée supplémentaire raisonnable, deux semaines c’est déjà trop pour ce dialogue dont les résolutions étaient connues d’avance par les Congolais. Il s’agit une fois encore des manœuvres visant à permettre au président sortant de rester au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel.
Alors que la population croupit dans la misère, les participants à ces assises sont pris en charge par le trésor public. D’après certaines indiscrétions, chaque délégué à ces assises perçoit un perdiem consistant.
Mais, pendant que les 300 participants aux assises de la cité de l’Union Africaine sont pris en charge par le trésor public, les résolutions qui en sortiront ne seront pas opposables à tous les Congolais, dès lors qu’une partie importante de nos compatriotes, notamment ceux du Rassemblement de l’Opposition, n’y prennent pas part. Quel gâchis pour la République.
En dehors de cette dépense, il y a aussi les dessous de table permettant à certains politiciens présents à ces assises de se refaire une santé financièrement.
Vivement un dialogue inclusif et ouvert à toutes les tendances
Un dicton africain dit : « On ne fait pas la paix avec les amis mais avec les ennemis ». Au moment où la crise politique s’aggrave, trouver un compromis politique sans le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement n’avance pas le pays sur la voie de la consolidation de la paix et de la stabilité.
Le Rassemblement ne s’oppose pas au dialogue, mais cette plate-forme politique née de la Conférence de Genval soutient un dialogue politique ouvert et inclusif qui réponde à l’esprit et à la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en mars dernier.
Pour le Rassemblement, c’est à l’issue de ce dialogue qu’un compromis politique sera trouvé pour sauver le processus démocratique. Il qualifie les assises de la Cité de l’Union africaine d’une rencontre entre les membres de la Majorité présidentielle.
Ce compromis politique tant recherché au dialogue inclusif que souhaite le Rassemblement pourra établir clairement les responsabilités et mentionner que ceux qui ont terminé leurs mandats, puissent rejoindre le Sénat. La question de la transition sera également réglée par le compromis politique issu du dialogue en vue de conduire le pays à l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles qui pourront asseoir la démocratie en RDC.
Comme l’a dit le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, qui a condamné les violences survenues les 19 et 20 septembres dernier à Kinshasa, le facilitateur togolais a planté le décor et qu’il revient à un autre facilitateur de continuer le travail.
A Limete, on continue à soutenir que les assises de la Cité de l’UA ont montré leurs limites. Surtout que plusieurs délégués de la Société civile ont claqué la porte. L’Eglise catholique qui a aussi suspendu sa participation réclame un large consensus après les émeutes enregistrées le 19 et le 20 septembre 2016 à Kinshasa.
Le vrai dialogue aura lieu et devra répondre aux exigences de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Schéma dangereux de Corneille Nangaa
Le samedi dernier, lors d’une plénière du dialogue politique, le président de la CENI, Corneille Nangaa a joué la partition du glissement du mandat de l’actuel chef d’Etat.
Selon une estimation faite par le président de la Ceni, l’enregistrement des électeurs s’achèvera le 31 juillet 2017.
Pour lui, environ 45 millions d’électeurs potentiels devront être enrôlés à la fin de cette opération en cours.
Certaines étapes de ce processus comprennent la répartition des sièges par circonscription électorale, l’inscription des candidatures, la commande du matériel électoral et son déploiement ainsi que la formation des agents électoraux.
L’ensemble de ces opérations prendra 504 jours à dater du 31 juillet 2017, a précisé Corneille Nangaa. Cette estimation de la CENI s’est basée sur le couplage des élections présidentielles et législatives combinées aux provinciales le même jour adopté par parties prenantes au dialogue.
A partir de cette date, note-t-il, il faudrait compter 504 jours pour accomplir le processus menant aux élections couplées, la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales. Ce qui reporterait la tenue des élections à la fin de l’année suivante, soit en 2018 ! Une façon sans doute de permettra à Joseph Kabila de rester encore au pouvoir alors que son dernier mandat expire le 19 décembre prochain.
Corneille Nangaa a précisé que cet agenda doit servir de base de travail aux participants du dialogue. Mais lors des débats de la plénière, qui n’ont finalement pas été télévisés, le ton est monté et l’opposition au dialogue a réclamé des délais plus courts.
Par GKM