Type de recherche

La complexité du marché du ciment gris expliquée

La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

La complexité du marché du ciment gris expliquée

Partager

Fiston Alomba, Dg de FAOS et membre de la CCIF, a expliqué les raisons qui, selon lui, sont la base de la baisse de prix de ce produit et les difficultés des cimenteries locales pour satisfaire la demande au niveau national  

Le marché du ciment est de plus en plus florissant dans la ville province de Kinshasa, cette grande métropole de plus de 8 millions d’habitants où les besoins en construction sont croissants, et autres villes de la RD Congo. C’est pourquoi ceux qui importent ce produit sont nombreux.

C’est ce qui justifie, à l’heure actuelle, la baisse du prix du ciment gris notamment à Kinshasa. On compte en effet dans la capitale congolaise plusieurs importateurs du ciment gris venant de l’Angola, à partir du poste frontalier de Lufu, dans la province du Kongo Central.

Parmi ces importateurs, il y a Fiston Alomba, directeur général de la société FAOS Sprl, qui travaille en partenariat avec CIMAF Congo (Ciment de l’Afrique au Congo), et membre de la CCIF (Chambre de commerce et d’industrie Franco-Congolaise), qui approvisionne les marchés de Kinshasa et de certaines villes du pays avec surtout le produit de CIMANGOLA appelé à Kinshasa «Tunga».

Le Dg de FAOS a parlé, dans un entretien avec La Tempête des Tropiques, de la complexité du marché de ciment gris en RD Congo, des différents ciments gris importés de la Chine, de la Turquie, de l’Egypte, sans oublier celui importé de l’Angola ainsi que le ciment gris produit localement, allusion faite à Cilu (Cimenterie de Lukala) et à CINAT (Cimenterie nationale).

Il a, en outre, soutenu la décision du gouvernement congolais, à travers son ministère de l’Economie nationale, de suspendre l’importation du ciment gris et autres produits au pays, afin de mettre fin à la fraude qui avait élu domicile dadns ce domaine.

Fiston Alomba a aussi vanté la qualité du ciment gris produit par Cilu qui, pour lui, est de loin meilleur que ceux importés particulièrement d’autres pays d’Afrique.

Ci-dessous, le résumé de cet entretien

«Le marché du ciment gris est complexe. Sur le terrain, les opérateurs économiques de ce produit éprouvons beaucoup de difficultés», a-t-il fait savoir de prime à bord. Mais comme dans les affaires, il faut savoir si le coup d’achat permet de se procurer les marchandises, et aussi si le coût de vente permet de faire de bénéfice afin de se lancer sur un marché.

Selon lui, la loi de l’offre et de la demande est un aspect important qui détermine, si on peut faire de bonnes affaires ou pas. Et bien qu’il y a des difficultés, Fiston Alomba dit savoir comment les contourner, et comment satisfaire la clientèle et faire des bénéfices.

Un autre élément important, pour lui, est la qualité du produit, qui doit être appréciée par la population consommatrice/ou utilisatrice du ciment gris. Sans oublier le prix, qui doit être abordable, permettre à toutes les bourses de se procurer le ciment gris, si elles sont dans le besoin (dans le cadre par exemple de la construction).

Car, «si les produits sont chers, et qu’on a des difficultés pour les écouler, ce n’est pas bien pour l’importateur qui tient à faire plus de rotations; d’aller acheter ces produits au niveau de la frontière et venir les vendre à Kinshasa. La rapidité est importante», a expliqué le Dg de FAOS.

Une chose est vraie, c’est que ce marché de ciment gris semble être bon. Surtout qu’un investisseur ne peut pas se permettre de miser son argent sur un marché qui ne paie pas, a dit encore Fiston Alomba. Une façon d’avouer que le marché du ciment gris notamment à Kinshasa est florissant.

Il a relevé, par ailleurs, que le ciment gris arrivant à Kinshasa est importé en grande partie de l’Angola, ainsi que d’autres pays comme la Chine et la Turquie. Ce dernier produit, tout comme celui de l’Egypte, est de plus en plus rare sur le marché kinois. Alors que du côté de l’Est du pays, c’est le ciment gris,  venant en grande partie du Rwanda.

Ainsi, à partir de Kinshasa, les importateurs peuvent desservir les villes comme Mbandaka, Kisangani, Mbuji-Mayi, Kananga et autres.

Difficultés de la cimenterie locale

Alors que le marché du ciment gris est florissant, la cimenterie locale éprouve des difficultés pour satisfaire la demande, les besoins au pays, pour ne pas parler seulement de Kinshasa. La CINAT (Cimenterie nationale) est devenue quasi inexistante, pendant CILU, seule, n’a pas la capacité de production capable de satisfaire ce besoin national en ciment gris.

Ce qui est le premier sérieux problème de la cimenterie locale. De l’autre côté, l’Etat ne subventionne pas ces cimenteries, d’où ces sociétés, sans l’aide de l’Etat, ne veulent pas travailler à perte, a martelé cet importateur.

Fiston Alomba a soutenu totalement la décision gouvernementale du mois de juillet dernier de suspendre l’importation notamment du ciment gris.

Pour lui, lorsque quelqu’un importe, il doit payer les taxes de l’Etat. Constat fait,  beaucoup de ces importateurs ne payaient pas les droits de l’Etat. Raison pour laquelle, le gouvernement avait pris cette mesure afin de recadrer les choses de ce côté et mettre fin à la fraude qui avait eu domicile dans l’importation du ciment gris, surtout celui qui venait de l’Angola.

Il a soutenu que la fraude, quand on refusait de payer les taxes, entrainaient le manque à gagner pour l’Etat. C’est ce qui fait que l’économie du pays puisse connaître des problèmes. «Cette décision gouvernementale a été prise pour amener les importateurs véreux en ordre, à payer les taxes», a-t-il soutenu une fois de plus.

Et d’ajouter, «cela ne nous a pas inquiété, on a eu plutôt le temps de répertorier nos adversaires sur le terrain, afin de se faire une idée sur la concurrence au niveau de ce marché. Surtout que, nous nous participons au développement de notre pays. La décision de la suspension de l’importation a touché ceux qui n’étaient pas en ordre avec l’Etat».

Une autre précision donnée par le Dg de FAOS, ce que le marché du ciment gris est dominé par les produits venant de l’extérieur, parce que les cimenteries locales ne sont en mesure de couvrir tous les besoins au niveau national. Et de conclure, la CILU n’avait influencé pas le gouvernement à prendre la décision de suspendre pour un temps l’importation du ciment dans le pays.

Par L.Kazadi T.

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *