Le souverain pontife argentin est apparu très concentré et peu souriant au début de l’entretien avec le président congolais

Après les évènements malheureux des 19 et 20 septembre derniers qui ont endeuillé de nombreuses familles à Kinshasa, le président congolais Joseph Kabila a été reçu en audience, hier lundi 26 septembre 2016, par le pape François, au Vatican.

Cet entretien à huis clos a été sanctionné par un communiqué du Vatican qui indique, à quelques détails près, les grandes lignes de leur entretien.

« Une attention particulière a été prêtée aux sérieux défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements qui se sont produits dans la capitale », précise-t-on.

Les deux personnalités ont également évoqué l’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses, dans le souci de promouvoir le bien commun, à travers un dialogue « respectueux » et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays.

Des questions relatives aux violences persistantes que subit la population de l’Est du pays et l’urgence d’une coopération au niveau national et international pour fournir l’assistance nécessaire et rétablir la coexistence civile, ont aussi été débattues au cours des discussions.

Selon le Saint Siège, la contribution importante de l’Eglise catholique en RDC, dans les domaines de l’éducation, de la santé et la réduction de la pauvreté, a également été mise en exergue à l’occasion de cette visite.

Après une arrivée très protocolaire au Vatican, signale-t-on, le président congolais est entré rapidement dans la bibliothèque de la maison pontificale pour s’entretenir avec le pontife argentin, sans que les photographes ne puissent immortaliser leur première poignée de mains dans l’antichambre.

« Le pape est apparu très concentré et peu souriant au début de ces 20 minutes d’entretien avec Kabila, mais l’ambiance était légèrement plus détendue à la sortie, lorsque les deux hommes ont pris congé en se serrant la main, cette fois devant les photographes », indiquent des témoins.

Le président congolais, accompagné d’une délégation d’une douzaine de personnes, a ensuite été reçu par Mgr Paul Gallagher, le ministre des Affaires étrangères du Vatican, en l’absence du secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin, parti assister à la signature de l’accord de paix historique en Colombie.

Il faut signaler que la rencontre entre Joseph Kabila et le souverain pontife a lieu dans un contexte de crise politique extrême en République démocratique du Congo, caractérisée par la fin du dernier mandat constitutionnel du président de la RD Congo, alors que la Commission électorale nationale indépendante se déclare techniquement incapable d’organiser l’élection présidentielle dans les délais requis.

En plus, le dialogue démarré le 1er septembre à Kinshasa connait d’énormes difficultés. Le pacificateur étant récusé par les uns, et le caractère non inclusif dudit dialogue poussent les autres à claquer la porte. La clôture des travaux étant devenue incertaine, les recommandations qui en découleront auront bien du mal à être opposables à tous les Congolais.

Par LM